Mamadou Lamine Loum

Ancien Premier ministre du Sénégal

Publié le 10 août 2004 Lecture : 3 minutes.

Après avoir quitté ses fonctions de Premier ministre, Mamadou Lamine Loum est resté d’avril 2000 à avril 2001 sans exercer la moindre activité. Douze mois de repos et de lecture. « C’était une année de relâche absolue, confie-t-il. Lorsque je ne parcourais pas quelque ouvrage, je m’octroyais de longues cures de sommeil pour récupérer des journées terriblement chargées qui avaient été les miennes pendant tant d’années. »

En avril 2001, au terme d’une année sabbatique, Loum décide alors de reprendre du service et de collaborer avec des pays étrangers, de trouver un rythme de travail qui lui convienne. « Après vingt-trois ans d’un régime particulier, j’ai repris très lentement le boulot. » De son propre aveu, il n’envoie pas de candidature, se contentant d’accepter certaines propositions. Celles-ci émanent de la Banque africaine de développement (BAD) et de la Banque mondiale. Il a ainsi été amené à suivre la construction de l’oléoduc Tchad-Cameroun, inauguré en octobre 2003. Il a également travaillé pour l’Association internationale pour le développement (AID), un organisme membre du groupe de la Banque mondiale, qui octroie des prêts sans intérêts aux pays les plus pauvres. Un rythme de travail qui lui convient « parce qu’il fait appel à une gestion souple ». Pendant un an, il est en quelque sorte à temps partiel. Pas pour longtemps. L’ancien Premier ministre se lance bientôt dans le conseil international pour le FMI, l’Union africaine, la Francophonie, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Ainsi que pour des firmes internationales et quelques États auxquels il a prodigué des « conseils stratégiques qui concernent l’Afrique ». Il a également accepté de prendre en charge bénévolement d’autres activités sur lesquelles il reste discret.
C’est finalement en 2003 que Mamadou Lamine Loum a retrouvé la vie trépidante qui a été la sienne pendant plus de deux décennies. Depuis octobre, il passe le plus clair de son temps à l’étranger. « Il m’arrive rarement de rester plus de deux semaines d’affilée à Dakar, et ce sera probablement le cas jusqu’en août », confirme-t-il. Loum voyage beaucoup. En Afrique, en Amérique du Nord, en Asie. Ces derniers jours, il était encore à Moroni, où depuis janvier il préside le Comité d’harmonisation de l’Union des Comores, impulsé par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Son rôle : déterminer au mieux la répartition des budgets entre les îles et la fédération. Si la mission s’est achevée à la fin du mois de juin, le travail de Loum aux Comores n’est pas terminé pour autant. L’ancien trésorier général étudie le rapport d’audit sur les douanes et le fisc demandé par le Comité, pour proposer un modus operandi entre l’État comorien et la Banque mondiale et le FMI. Pris par le temps entre les rapports, la documentation et les déplacements, Loum rêve de livres. Il lui manque, confie-t-il, de trouver le juste milieu entre ses obligations et des plages de repos.

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En attendant, dès que l’occasion se présente, il se plonge dans la littérature. Des ouvrages en anglais pour parfaire sa maîtrise de la langue de Shakespeare, ou des oeuvres de Jung et de Rousseau. Il redécouvre aussi De la démocratie en Amérique, de Tocqueville, le livre culte de sa vie estudiantine, ou encore Les Pensées de Marc Aurèle. « Un ouvrage d’une actualité et d’une fraîcheur étonnantes ! De courtes maximes sur la sagesse, rédigées par un empereur romain très philosophe, qui s’astreignait à écrire tous les jours sur ce que lui enseignait la vie », commente-t-il.
Quant au sport, il le pratique de moins en moins faute de temps. Jusqu’en 2000, il jouait tous les dimanches au football avec un groupe d’amis. Il n’y va plus depuis un an et demi. Pour compenser, il fait de la culture physique dès qu’il en a l’occasion.

Il se détend en écoutant de la musique. De l’afro-cubaine, qui a rythmé son adolescence et qu’il « vénère », les classiques de la soul music, les rythmes sénégalais, bien sûr, et la musique classique. Si Bach, Chopin et Tchaïkovski sont au nombre de ses compositeurs préférés, il n’en apprécie pas moins le chevalier de Saint-Georges, un Noir antillais contemporain de Mozart, qu’il a découvert il y a environ quatre ans. « Depuis, je ne me lasse pas de le faire découvrir à mes amis », confie-t-il.

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