Le sport sans danger ?

On ne peut oublier les images dramatiques de footballeurs terrassés au cours d’un match. Mais on ne parle guère des milliers de « sportifs » qui meurent dans l’anonymat chaque année.

Publié le 10 août 2004 Lecture : 2 minutes.

Les causes des accidents graves diffèrent selon l’âge. Chez les moins de 30 ans, ce sont surtout des maladies congénitales du coeur ou des artères, voire, en Afrique, une lésion cardiaque rhumatismale. Au-delà de 30 ans, la cause est le plus souvent une maladie coronaire (obstruction des artères nourricières du coeur). Chez tous, une « myocardite », c’est-à-dire une atteinte du muscle cardiaque au cours d’une infection, peut être responsable.
Le dopage peut aussi provoquer des accidents graves, voire mortels : risque de caillots sanguins, de troubles du rythme cardiaque, d’hypertension, de maladie coronaire précoce, voire d’épuisement sans signes d’alarme.

Comment éviter les accidents ? Simplement en évitant les imprudences. Être imprudent, c’est ne pas se soumettre à un examen médical général et cardiologique (avec électrocardiogramme et échocardiogramme) avant de commencer une carrière sportive active. Ce contrôle est à renouveler tous les deux ans pour les professionnels et tous les cinq ans pour ce qui est des amateurs ou des sportifs de loisir. Au-delà de 60 ans, ce contrôle doit être fait tous les deux à trois ans.
Être imprudent, c’est ne pas adapter son effort à ses aptitudes. N’oublions pas que nous perdons environ 1 % de notre potentiel physique chaque année au-delà de 25 ans.
Être imprudent, c’est surtout ne pas prêter attention à certains signes de danger : malaises, « vertiges » d’origine indéterminée au cours de l’effort, durant quelques minutes, voire quelques secondes ; diminution inexpliquée de l’aptitude à l’effort ; palpitations ou gêne respiratoire anormale ; douleur devant la poitrine à l’effort ou à l’arrêt de l’effort, avec un risque particulier après un effort intensif suivi d’une douche chaude… et d’une cigarette.
Dans ces situations, « ne pas s’écouter », vouloir « se dépasser » est une absurdité, encouragée souvent par les entraîneurs ou même les parents !
Être imprudent, c’est avoir une activité sportive pendant ou peu après un épisode infectieux : grippe, angine, gastro-entérite, fièvre inexpliquée, etc. Ces infections peuvent provoquer des « myocardites » indécelables qui guérissent sans séquelles ; mais les efforts pendant cette période peuvent provoquer des troubles du rythme très graves.
Être imprudent, c’est faire un effort important, sans échauffement progressif.
Être imprudent, c’est se doper pour améliorer artificiellement ses performances.
Être imprudent, c’est utiliser le sport comme une drogue, quels que soient notre état et les conditions climatiques. Et c’est bien une drogue puisque l’effort fait sécréter des endorphines qui se comportent un peu comme la morphine, sans en avoir les dangers.
Éviter ces imprudences permet d’avoir des activités sportives très bénéfiques avec un risque minime.

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