Coming to Côte d’Ivoire, six mois pour créer un festival

Une session de concerts, du 12 au 14 août, marquait la grande fête tant attendue par la jeunesse d’Abidjan. Au programme de cette première édition : musique, humour et couacs organisationnels.

Le festival inauguré à Abidjan du 12 au 14 août 2021 est destiné à s’exporter dans d’autres pays du continent. © twitter comingtoci

Le festival inauguré à Abidjan du 12 au 14 août 2021 est destiné à s’exporter dans d’autres pays du continent. © twitter comingtoci

Publié le 16 août 2021 Lecture : 3 minutes.

« L’idée m’est venue à la fin de l’année 2019 », raconte Messie Mboukou, celui dans la tête de qui Coming to Côte d’Ivoire est né. Pas exactement le moment le plus propice pour lancer un projet culturel, surtout d’une telle ampleur, du fait de l’épidémie de Covid-19 qui a touché le monde entier.

Mais l’idée fait son chemin, se précise, se concrétise, parce que Messie y tient et « en a marre de n’organiser que des concerts ». Il dirige alors Jeericho, une boîte qui accompagne et booste des artistes et personnalités sportives « sur la route du succès ».

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Découvrir l’Afrique francophone

Il veut un format neuf qui donne envie de découvrir l’Afrique. Le projet qui voit le jour cet été en Côte d’Ivoire vise à s’élargir, à voyager, chaque année, de pays en pays sur le continent. Son nom d’origine est d’ailleurs Coming to Africa. Il a commencé ici « parce qu’Abidjan est une plaque tournante. Si tu réussis un festival ici, tu peux l’emmener partout après », précise-t-il. L’objectif est qu’il perdure en terre d’Éburnie et se démultiplie dans d’autres pays d’Afrique francophone dans les années à venir, « un peu comme les JO », espère l’organisateur.

Des orphelinats sont associés au projet : le 12 août, les enfants ont vu leur premier concert

Il a eu cette idée parce qu’il déplore l’absence de grands rendez-vous de ce type dans les pays francophones du continent. Il veut que ce nouveau concept aborde de nombreux points : l’éducation, le tourisme dans le pays, la culture en général, la musique en particulier. Des orphelinats sont associés à l’événement : le 12 août, les enfants ont vu leur premier concert, raconte Messie Mboukou. Sur le papier, le projet fait briller les yeux.

Après une année 2020 au ralenti, le patron de Jeericho se lance. En six mois, le festival sort de terre. Messie Mboukou voit les choses en grand : il veut des musiciens locaux, mais aussi des artistes reconnus à l’international pour faire rayonner le projet. Le rappeur français Niska est de la partie, le Franco-Congolais SDM aussi. Il convie le Nigérian Wizkid, le footballeur international Didier Drogba, les Sénégalais Wally Seck et Viviane Chidid, ou encore le Français Tayc.

Il programme trois jours de festivités, une soirée dédiée aux humoristes locaux et au zouglou, une soirée rap international et une journée de l’intégration africaine. Le budget est colossal : « Presque 3 millions d’euros », confie-t-il (1 967 871 000 francs CFA). Pour les trois jours, les billets vont de 20 000 francs CFA (30 euros) à 100 000 francs CFA (151 euros), pour les VIP. Les partenaires sont « l’État, des privés et des fonds propres », précise-t-il rapidement.

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Trop grand, trop vite, mais bien là

Avec une telle gourmandise et si peu de temps de préparation, le lancement accuse quelques couacs. Le programme est décalé en permanence, les rendez-vous sont décalés, certains artistes arrivent plusieurs jours après la date prévue, refusent ou modifient les expéditions organisées pour faire découvrir les joyaux touristiques du pays. Beaucoup de choses « indépendantes de notre volonté », nous dit-on souvent.

La première soirée a fait éclater la joie à Abidjan

Le ping-pong de questions non résolues, des responsables pas mis au courant de leurs missions, de longs retards restés sans justification pèsent lourd sur le déroulement de ce rendez-vous. Et donnent l’impression que l’on est dépassé par l’événement tant rêvé. « Il faut que l’on se rode », reconnaît son organisateur, qui avoue enchaîner les galères imprévues.

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Deuxième volet en décembre

Cela dit, la première soirée a fait éclater la joie à Abidjan, et danser la jeunesse ivoirienne jusqu’au bout de la nuit. Les actions éducatives, humanitaires et touristiques doivent continuer, des ministres doivent y assister, la presse locale aussi. En décembre, l’organisation signe pour un deuxième volet de plusieurs jours de fête dans l’ancienne capitale administrative. Avec moins de mauvaises surprises à la clef ? On l’espère !

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