Le groupe Jeune Afrique en 2003-2004

Les assemblées générales ordinaires des sociétés du Groupe Jeune Afrique, qui se sont tenues dans nos locaux, au 57 bis, rue d’Auteuil, à Paris, le 28 juin dernier, sont l’occasion de se remémorer l’histoire du Groupe, depuis le lancement, le 17 octobre 1960, du premier numéro d’Afrique Action.
Actuellement, notre Groupe publie plus de 1 000 pages par mois : l’hebdomadaire Jeune Afrique/l’intelligent, trois mensuels AM, Ecofinance et Bil-Arabiya , deux bimestriels La Revue de l’intelligent et La Revue des gourmands , des hors-séries, ainsi que des atlas, des livres de voyages et des encyclopédies. Pour une diffusion totale
d’environ 500 000 exemplaires par mois (hors livres), à raison de 9,2 lecteurs par exemplaire, les périodiques du Groupe sont lus par plus de 4 millions de personnes de par le monde.
Il convient de rajouter à ces lecteurs de la presse papier le nombre croissant d’internautes qui visitent et consultent nos pages Web : 300 000 visites par mois pour 130 000 visiteurs différents, représentant 1 300 000 pages mensuelles de consultation.

À ce jour, avec un capital cumulé de 53,1 millions d’euros, les différentes sociétés du Groupe emploient 128 personnes (au 31 décembre 2003). Avec 60 femmes et 68 hommes de 16 nationalités différentes, le Groupe est l’une des rares entreprises de droit français à présenter un tel plurinationalisme.
Nos 53 journalistes permanents ont couvert l’actualité de plus de 50 pays au cours de l’année passée, dont une trentaine sur le continent africain, pour près de 1 500 jours de missions hors de France. C’est cet effort, ce souci constant d’être au plus près des événements, qui permet à notre Groupe de figurer parmi les plus grands groupes de presse internationaux.
Après plus de quarante-quatre années d’existence, notre devise reste plus vraie que jamais : « Le devoir d’informer et la liberté d’écrire ». Cela n’est pas sans conséquence, nous le savons : Jeune Afrique/l’intelligent détient le triste privilège
d’être l’un des hebdomadaires les plus censurés dans le monde. Sans compter les interdictions pures et simples dans certains pays, dont la plus célèbre reste celle de notre hebdomadaire en Algérie, qui se poursuivit pendant vingt-deux ans, de 1976 à 1998, la seule censure de quelques livraisons par certains États provoqua la saisie de 212 numéros entre 1960 et 1979 et de 170 autres entre 1980 et 1989. Fort heureusement, ce chiffre s’est considérablement réduit depuis les années 1990, 20 numéros « seulement » ayant subi le même sort entre 1990 et fin 2003. En dépit de crises douloureuses chocs pétroliers et guerre Irak-Iran dans les années 1975-1980, guerre du Golfe et dévaluation de moitié du franc CFA dans les années 1990-1994 , l’entreprise a su se maintenir.

Une vaste restructuration du Groupe a été entreprise, reposant sur un apport très important de fonds propres. Le capital de Cidcom, société éditrice de Jeune Afrique/l’intelligent, est passé de 2 millions de FF en 1990 à 100 millions de FF en 1994, puis à 150 millions de FF en 1996, pour atteindre 200 millions de FF en juin 2000, montant converti en 30 millions d’euros en 2001. Le holding Fincom (ex-Sifija) dispose d’un capital de 15 millions d’euros, auquel il convient d’ajouter, notamment, les capitaux suivants : 3 millions d’euros pour Difcom, la régie publicitaire du Groupe ; 1,5 million d’euros pour AMI, la société éditrice de AM ; 1,5 million d’euros pour ArianeCom, la société éditrice d’Ecofinance ; et 1,2 million d’euros pour Jaguar.

En juin 2004, l’assemblée générale ordinaire des actionnaires a approuvé l’émission par Fincom d’un emprunt obligataire d’un montant maximal de 12 millions d’euros. Cette décision répond à une seule exigence : financer la stratégie de développement du Groupe (lancement en mai 2004 d’un mensuel en arabe qui devrait être suivi au premier semestre 2005 d’un autre mensuel en anglais, publication d’une collection de Guides de l’investisseur, projet de télévision panafricaine).
En 2003, l’ensemble des sociétés du Groupe a réalisé un chiffre d’affaires non consolidé de 32,2 millions d’euros, soit une baisse de 4,2 % par rapport à 2002, mais en hausse de 7 % par rapport à 2001.
Ce résultat est dû, en grande partie, à une conjoncture économique mondiale difficile, notamment en Afrique. Il est aussi le fait de difficultés communes à l’ensemble de la profession, parmi lesquelles la perte d’annonceurs importants par l’interdiction très large de la publicité sur le tabac et la réglementation contraignante de celle sur l’alcool. Les contrôles annuels de l’OJD pour la diffusion en 2003, actuellement en cours de certification, devraient confirmer une diffusion totale de près de 64 000 exemplaires en moyenne par numéro de Jeune Afrique/l’intelligent pour un tirage moyen de 100 000
exemplaires et d’environ 28 000 exemplaires pour le mensuel AM pour un tirage moyen de 56 000 exemplaires. Le mensuel Ecofinance, quant à lui, offre une diffusion totale de 28 000
exemplaires pour un tirage moyen de 50 000 exemplaires. La légère baisse enregistrée par rapport à l’exercice précédent résulte principalement des conflits politiques sévissant dans certains pays, comme la Côte d’Ivoire, et qui nous ont contraints à suspendre notre diffusion sur leur territoire, ainsi que de la perte des mises à bord de certaines
compagnies aériennes disparues en 2003. Sans ces événements, les chiffres de notre diffusion auraient enregistré une évolution positive en 2003 par rapport à 2002.
Ainsi donc, malgré une situation tendue pour l’ensemble de la presse, conjuguée aux difficultés inhérentes au contexte africain, le Groupe a-t-il su conserver une position solide sur ses marchés.