La ruse de Sharon

Publié le 10 août 2004 Lecture : 2 minutes.

Et si la petite phrase du général Sharon, prononcée le 18 juillet devant un parterre d’associations juives américaines, était une manifestation d’humour ? Juif, bien sûr. C’est pourquoi aucun homme politique, en France, ne l’a comprise. Cette intervention a même, selon un grand quotidien du soir bientôt installé dans le 13e arrondissement de Paris, « soulevé l’indignation ». Cette indignation qui passe son temps à être soulevée comme une jupe. Sharon s’est même fait engueuler par la Licra [Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme]. Le Premier ministre israélien ! Comme quoi personne n’est à l’abri. Selon Patrick Gaubert, le président de ladite Licra, cité par Le Monde daté du mardi 20 juillet 2004, Ariel « aurait mieux fait de se taire ». Comme Jean-Marie Le Pen quand il a dit : « Durafour crématoire » ? Gaubert ajoute, solennellement : « Ses propos n’amèneront pas le calme, la paix et la sérénité dont nous avons tous besoin. » Pourquoi « tous » ? Je n’ai besoin ni de calme, ni de paix, ni de sérénité, et j’emmerde quiconque prétendrait le contraire !

Le général Sharon sait, évidemment, qu’il n’y a pas, en France, un « antisémitisme déchaîné ». II a un bon service de renseignements : le Mossad. Il n’ignore pas non plus que l’antisémitisme est un sujet qui touche particulièrement [le président] Jacques Chirac, antiraciste notoire ayant toujours refusé pour cette raison le moindre accord électoral avec le Front national, et c’est ce qu’il a voulu : toucher particulièrement Jacques Chirac. D’abord, pour le punir de ne pas avoir soutenu Bush dans la guerre en Irak. Ensuite, pour le punir d’avoir envoyé Barnier chez Arafat. II aime bien punir, Sharon. Qui n’aime pas ça ? Et les punitions sont meilleures, pour le bourreau, quand elles sont injustes et drôles. Elles n’en font que plus mal. Le puni souffre à tort, et sa souffrance fait rire tout le monde. Il est donc puni trois fois pour le prix d’une. On appellera ça désormais la ruse de Sharon.

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Le Premier ministre israélien a, dans un deuxième temps, voulu donner un coup de fouet, c’est le cas de le dire, à l’émigration des juifs français en Israël, ce qu’on appelle l’alya. Encore une manifestation d’humour : se réfugier en Israël pour fuir l’antisémitisme, alors que l’État hébreu est le seul pays sur la terre où, chaque année, des centaines de juifs sont assassinés parce qu’ils sont juifs ! J’admets que certains jeunes musulmans français ont un comportement déplorable, qui doit être impérativement changé, envers notre communauté juive, mais rien qu’on puisse sérieusement comparer au cauchemar que le Hamas, le Djihad islamique et les autres organisations militaires palestiniennes font vivre aux juifs français installés en Israël.

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