Bush-Kerry : ce qu’ils doivent faire pour l’emporter

Publié le 10 août 2004 Lecture : 2 minutes.

John Kerry devance George W. Bush dans les intentions de vote, mais son investiture officielle ne lui a pas apporté le bond de 15 % à 17 % traditionnel après une convention, seulement 5 %. Cinq pour cent seulement de l’électorat est encore hésitant, au lieu de 20 % à 25 % comme généralement, et 3 % seulement des électeurs dans chaque camp indiquent qu’ils pourraient changer d’avis, contre 20 % généralement.
Que doit faire Kerry pour l’emporter ? Jusqu’ici, il lui suffisait de ne pas être George W. Bush. Cela lui garantit 45 % à 47 % des voix. Mais cela ne lui suffira pas pour gagner. Les grands problèmes qui se posent à lui sont la sécurité nationale (point sur lequel Bush conserve une petite avance) et la convivialité (les Américains trouvent Bush plus sympathique). Mais sur ces deux points, le président est en perte de vitesse.
Pour proposer une vision positive de l’avenir, une administration Kerry doit prouver qu’elle restaurerait l’image de l’Amérique dans le pays et à l’étranger. L’équipe doit offrir des possibilités à la classe moyenne, apporter une assurance-maladie aux Américains de plus en plus nombreux qui n’en ont pas, et garantir aux jeunes et aux vieux qu’ils pourront bénéficier de la sécurité sociale quand ils en auront besoin. Elle doit prouver qu’elle ne se contentera pas de promesses de réformes dans le domaine de l’éducation, mais qu’elle assurera le financement des établissements scolaires locaux. Kerry doit rétablir des relations cordiales et une collaboration avec les alliés de l’Amérique pour mener une guerre plus efficace contre le terrorisme.
Kerry doit montrer qu’il est au moins aussi sympathique que son adversaire. Les indications que j’ai recueillies dans la dernière semaine de juillet donnent à penser qu’il fait déjà des progrès dans ce sens.
Que doit faire le président pour décrocher un second mandat ? Je crois sincèrement qu’il est dans les cordes, comme un boxeur. Les sondages ne lui sont pas favorables. À l’heure actuelle – et les choses ont constamment évolué dans ce sens depuis six mois -, moins de 45 % des électeurs pensent que Bush mérite d’être réélu, et plus de 50 % que le moment est venu d’un changement. Moins de 45 % lui accordent un bilan positif, et à peu près le même nombre d’électeurs considèrent que le pays est « sur la bonne voie ». Toutes les indications sont globalement négatives.
Que peut faire Bush pour gagner ? Ma réponse : sortir un lapin de son chapeau, à la Bill Clinton. Surprendre son monde. Faire une proposition qui prenne le pays de court. La proposition, à mon avis, devrait être un soutien public officiel à la recherche sur les cellules souches, pour ouvrir la porte à cette révolution médicale. Cela mobiliserait les jeunes, les électeurs républicains qui ont un parent ou un ami malade et séduirait les quelques hésitants qui s’interrogent encore sur Kerry. Quelle serait la réaction des conservateurs religieux pour qui une telle recherche est immorale et scandaleuse ? Les indications que j’ai recueillies montrent que le déblocage de la recherche sur les cellules souches est la proposition qui a le plus de chances de séduire les hésitants. De plus, Nancy Reagan, veuve de Ronald Reagan et elle-même figure emblématique du conservatisme, y est favorable. Vers qui les conservateurs religieux se tourneraient-ils en novembre ? Pourraient-ils rester chez eux à attendre la victoire de John Kerry ?

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