Can 2021 : le Cameroun lance le compte à rebours
Le Cameroun a réussi le test de la cérémonie de tirage au sort de la Coupe d’Afrique des nations. Et affirme qu’il sera prêt pour le coup d’envoi, en janvier 2022.
À l’issue du tirage au sort de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), le soulagement était perceptible sur les visages des officiels et des autres membres du comité d’organisation. Au-delà de la somptueuse cérémonie qui a été offerte à l’Afrique du football, réunie pour l’occasion au palais des congrès de Yaoundé, le Cameroun a surtout marqué des points dans la bataille de communication qu’il livre depuis plusieurs mois pour démontrer son aptitude à accueillir la compétition le jour dit.
Les doutes, récurrents, étaient devenus un refrain pour de nombreux citoyens, ainsi qu’un boulet pour les autorités camerounaises. « Le scandale de la CAN » avait fini par être l’expression d’un mécontentement généralisé, alimenté tout à la fois par les crises politiques, le manque d’infrastructures, la corruption, l’insécurité et même les embouteillages, depuis que la Confédération africaine de football (Caf) avait décidé de réattribuer la compétition à l’Égypte en janvier 2019. Fin septembre 2020, plusieurs militants politiques ayant manifesté pour revendiquer un audit des fonds alloués à la préparation de l’évènement avaient été incarcérés. Ils sont toujours détenus dans plusieurs prisons à travers le pays.
Pas de complexe sportif
En matière d’infrastructures, les motifs d’inquiétudes sont aujourd’hui moins présents. Sur les six stades retenus pour accueillir les rencontres, cinq sont totalement opérationnels. Le sixième, le stade d’Olembé de Yaoundé, qui abritera la cérémonie d’ouverture est, après moult rebondissements, en cours de finition. À en croire les responsables du chantier, des matchs pourront s’y jouer dès le mois de septembre. En revanche, le Cameroun a dû renoncer à l’ambitieux complexe sportif dont il avait rêvé (un lac artificiel, un gymnase, une piscine olympique, des terrains de tennis, de basketball et de volleyball, un ensemble hôtelier et plusieurs espaces commerciaux étaient prévus).
Le Cameroun est notre plan A et B, et il n’y a pas d’autres options
Et l’état d’avancement d’autres infrastructures, non sportives, suscitent quelques appréhensions. À Douala par exemple, les travaux d’agrandissement de la stratégique Pénétrante Est, qui permet de gagner le stade de Japoma et par laquelle transite les marchandises destinées au Tchad et à la Centrafrique, sont à l’arrêt, occasionnant de gigantesques embouteillages aux heures de pointe.
Condamné à réussir
À Garoua, le parc hôtelier de la ville qui accueillera les géants nigérian et égyptien avec leurs hordes de supporters est loin d’apporter une entière satisfaction. Dans la région anglophone du Sud-Ouest, qui abrite la poule de Limbé, la question sécuritaire est toujours problématique. Le département du Fako paraissait en effet pacifié, mais les incursions des milices sécessionnistes dans le quartier Muea de Buea, mi-juin, fait peser une menace latente sur l’organisation de la compétition.
La CAF se veut malgré tout optimiste quant à la capacité du Cameroun à organiser « la plus belle CAN de l’histoire ». « Nous sommes confiants de ce que l’année prochaine, au Cameroun, l’Afrique et le monde assisteront à un spectacle de très haute facture, a assuré son président, Patrice Motsepe, en marge de la cérémonie du tirage au sort. Cela a été un choix judicieux de désigner le Cameroun comme pays hôte de cette CAN. C’est notre plan A et B, et il n’y a pas d’autres options. » Autrement dit, le Cameroun est désormais condamné à réussir.
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