Avocats africains, avocats internationaux : la guerre est finie ?
Autrefois dominé par les cabinets internationaux, le métier s’est réajusté sur le continent au profit des acteurs africains. Une cohabitation qui ne va pas sans susciter quelques tensions.
Ne leur parlez pas de tensions, c’est un mot que l’on n’aime guère dans le monde feutré du droit des affaires. Pourtant, force est de constater que les relations entre cabinets d’avocats africains et internationaux ne sont pas de tout repos sur le continent. En zone francophone, les déconvenues du britannique Herbert Smith Freehills en Guinée, en 2013, et de l’américain Orrick en Côte d’Ivoire, l’année suivante, confrontés notamment à l’opposition des barreaux nationaux, ont marqué les esprits. Depuis, si la situation s’est apaisée et la pratique du coconseil se développe, le sujet demeure sensible.
Pour preuve, il est réapparu au Maroc en 2020 en marge de l’élection du nouveau bâtonnier de Casablanca, les autorités ayant invité une dizaine de praticiens de cabinets étrangers, dont Allen & Overy, Baker Mckenzie et DLA Piper, à s’expliquer sur leur pratique. Dans le royaume comme ailleurs, la crispation naît de la distinction entre la fonction d’avocat – réservée aux professionnels inscrits aux barreaux locaux – et celle de conseil juridique, qui ne nécessite pas cette formalité, certains acteurs étrangers étant accusés de concurrence déloyale car ils pratiqueraient la première sous le couvert de la seconde.
Sur la plupart des dossiers, nous sommes impliqués dès le départ
S’ils sont dorénavant en compétition sur certains dossiers, avocats africains et internationaux sont aussi souvent partenaires, voire associés. L’évolution de leurs relations atteste d’un secteur en pleine recomposition.
Un nouveau rapport de force
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