Le revers de la médaille

Publié le 9 juillet 2007 Lecture : 2 minutes.

Venu à Bruxelles (Belgique) pour assister à une conférence internationale sur les biocarburants, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a vanté les mérites de cette agro-industrie qui peut « combattre la misère » tout en garantissant une sécurité énergétique sans dommage pour l’environnement. La production d’éthanol au Brésil devrait atteindre quelque 44 milliards de litres en 2016, soit 145 % de plus qu’en 2006. Autrement dit, la demande va être très forte. Et même si les États-Unis, l’Union européenne, le Canada et la Chine sont décidés aussi à s’engouffrer dans ce nouveau débouché, l’engouement pour les biocarburants tire à la hausse les prix agricoles.
« Les marchés mondiaux des céréales, du sucre, des oléagineux et de l’huile de palme sont fortement influencés par l’évolution du secteur des biocarburants », avertit l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dans un rapport conjoint consacré aux Perspectives agricoles 2007-2016. La tonne de blé s’est vendue en moyenne à 152 dollars entre 2001 et 2006. L’estimation pour 2006-2007 dépasse 204 dollars. Pour le riz, sur les mêmes périodes, on passe de 238,40 dollars à 311,40 dollars la tonne. Tous les produits agricoles suivent, peu ou prou, cette tendance. Et malgré un tassement au-delà de 2008, les cours se maintiendront jusqu’en 2016 à un niveau sensiblement supérieur à celui de la décennie écoulée. « C’est problématique pour les pays en développement importateurs nets de denrées alimentaires et pour les populations pauvres des zones urbaines », peut-on lire dans le rapport.
En dix ans, la part des pays en développement dans les importations mondiales de produits agricoles est passée de 13 % à 26 %. Les importations agricoles dans la zone subsaharienne atteignent aujourd’hui 16 milliards de dollars, soit une augmentation de 100 % en une dizaine d’années, selon la FAO. Autre défi : pour nourrir les 9 milliards d’habitants de la planète en 2050, il faudra multiplier par deux la production de denrées alimentaires. Actuellement, 854 millions de personnes souffrent de la faim, dont 206 millions de Subsahariens qui vivent dans une région du monde qui comptera 1,9 milliard d’habitants dans une quarantaine d’années.

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