Retour des talibans : un déclic pour jihadistes africains ?

La prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan fascine certains groupes islamistes en Afrique, qui se verraient bien imiter leur modèle.

Le retour des talibans, vu par Glez © GLEZ

Le retour des talibans, vu par Glez © GLEZ

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Publié le 28 août 2021 Lecture : 2 minutes.

Après la reconquête fulgurante de l’Afghanistan par les talibans, conséquence du retrait des troupes américaines, les groupes jihadistes présents en Afrique pourraient se sentir pousser des ailes. Au Mali, Iyad Ag Ghali se rêve en Haibatullah Akhundzada du Sahel – le commandeur des croyants talibans devenu, de fait, chef d’État de la nouvelle théocratie islamiste afghane.

Enthousiaste, le leader touareg du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) établit un parallèle entre le départ des soldats américains et la fin de l’opération Barkhane. À sa création, le GSIM avait d’ailleurs prêté allégeance aux talibans.

La chute de Bamako dans l’escarcelle islamiste est-elle une chimère ?

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La chute de Bamako dans l’escarcelle islamiste est-elle une chimère ? Comme l’admettent nombre d’observateurs indépendants, la situation sécuritaire du Mali n’a pas évolué dans le bon sens depuis la démission forcée d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et la prise du pouvoir par de supposés spécialistes des questions de maintien de l’ordre. Beaucoup considèrent même que sans Serval, l’ancêtre de Barkhane, les rebelles auraient pu conquérir la totalité du territoire national dès 2012.

Points de fixation

Des similitudes existent bel et bien entre la situation qui prévalait il y a peu dans le pays de feu le commandant Massoud et celle du Mali : l’administration, de facto, de nombreux villages par des groupes jihadistes ; le contrôle, par les terroristes, de territoires propices à des actions de guérilla ; la cohabitation fragile de communautés susceptibles de basculer sur le plan idéologique ; la présence discutée de forces étrangères elles-mêmes en plein doute ; le manque de moyens d’États à la légitimité démocratique parfois relative ; enfin, la corruption, très décriée, de certaines élites, en particulier parmi les corps constitués.

Deux questions subsidiaires demeurent. Primo, les groupes armés maliens seraient-ils capables d’assumer, comme les talibans, la direction d’un État ? Secundo, le Sahel ne monopolise-t-il pas trop l’attention, au détriment d’autres points de fixation islamistes en Afrique, du Centre (toujours meurtri par Boko Haram) à l’Est (menacé par les Shebab), en passant par le nord du Nigeria, où les polices islamiques ne cessent de sophistiquer leur application de la charia ?

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