Fusions en vue au Kenya

Publié le 9 juillet 2007 Lecture : 2 minutes.

Le paysage bancaire kényan est en pleine ébullition depuis la confirmation, le 25 juin, de la fusion de CFC, première banque privée à capitaux kényans, et Stanbic Kenya, filiale locale du géant sud-africain Standard Bank, qui deviendra l’actionnaire majoritaire du nouvel ensemble. Cet accord aboutira à la formation de la quatrième banque du pays qui, avec environ 1 milliard de dollars de total de bilan, entrera dans le Top 100 des banques africaines. Un nouveau géant qui dessine ce que sera le paysage bancaire kényan de demain : un secteur plus resserré. Déjà, en décembre dernier, un établissement de taille moyenne, la Commercial Bank of Africa, avait avalé un petit, la First American Bank of Kenya.

Le mouvement de rapprochement est soutenu par les autorités gouvernementales. Début juin, le ministre des Finances, Amos Kimunya, a confirmé l’augmentation du niveau de capital minimum requis pour exercer une activité bancaire. Au Nigeria, en 2004, une décision similaire avait provoqué une véritable révolution. Dans une étude publiée début juin, l’agence de notation internationale Fitch annonçait que « les banques kényanes allaient connaître une pression vers davantage de consolidation dans le secteur, étant donné l’étroitesse du marché qui résulte dans des pressions sur les marges et des ratios coût/revenu élevés ». Le pays compte aujourd’hui une quarantaine d’établissements pour 35 millions d’habitants et le taux de bancarisation reste faible. Néanmoins, l’augmentation du capital requis reste modeste, puisqu’il a été porté à seulement 1 milliard de shillings kényans (environ 15 millions de dollars), contre 190 millions de dollars au Nigeria.

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« L’augmentation de capital requis aurait dû être plus importante pour réduire le nombre de banques à dix, a expliqué Charles Muchene, à la tête de PricewaterhouseCoopers Kenya. À moins de 3 milliards de shillings, l’industrie bancaire kényane n’est pas aussi dynamique et forte qu’elle devrait l’être. Si cela était le cas, seules cinq banques respecteraient le critère. » De plus, estime Fitch, la consolidation « pourrait être freinée par le fait que plusieurs banques de petite taille sont privées, avec des propriétaires moins enclins à céder en pleine amélioration de leurs performances financières ». En effet, le secteur bancaire kényan connaît une phase d’embellie. En 2006, les bénéfices du secteur ont augmenté de 39,5 %. Malgré un marché dominé par une dizaine d’établissements qui détiennent plus des trois quarts des dépôts, les banques privées à capitaux locaux généralement petites – affichent une santé renforcée. En revanche, les banques publiques concentrent plus de la moitié des prêts douteux du pays, selon Fitch. Un enjeu auquel l’État kényan devra également se confronter, s’il veut que son secteur bancaire prenne des allures nigérianes.

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