CNN sauce pistache
Publié le 9 juillet 2007 Lecture : 1 minute.
Après les États-Unis (CNN), le Royaume-Uni (BBC), le Qatar (Al-Jazira International), la France (France 24) et la Russie (Russia Today), l’Iran s’est doté de sa propre chaîne d’information en continu, Press TV. Lancée le 2 juillet, en présence du président Mahmoud Ahmadinejad, elle propose des journaux télévisés toutes les demi-heures, des interviews et des documentaires. Le tout en anglais. Le mode de diffusion sera le même que pour son pendant arabophone, Al-Alam, opérationnelle depuis quelques mois déjà : le satellite. Un détail qui ne manque pas de piquant quand on sait que les paraboles sont officiellement interdites en Iran
Si les présentatrices seront voilées à l’antenne, la religion n’occupera qu’une place assez modeste dans la grille des programmes, car le but de Press TV est moins de faire du prosélytisme que d’exposer un regard iranien – et chiite – sur le monde et son actualité. Face à des médias occidentaux taxés (parfois à raison) de parti pris, et alors que l’Iran est devenu « un sujet essentiel de la propagande mondiale », Mohamad Sarafraz, le directeur des services internationaux de la radiotélévision d’État de la République islamique, veut, avec Press TV, offrir une « vision alternative », pour, explique-t-il, « briser la mainmise de ses concurrentes occidentales ». La nouvelle chaîne sera « aux côtés des opprimés », a pour sa part déclaré le président Ahmadinejad, la bête noire des Américains.
Si elle veut conquérir audience et crédibilité sur le marché des chaînes d’infos internationales en anglais, déjà très encombré, Press TV devra cependant devenir autre chose qu’un simple outil de propagande. Un pari loin d’être gagné, mais les autorités de la République islamique n’ont pas lésiné sur les moyens. La chaîne a recruté 400 employés, pas tous iraniens, et disposera de 26 correspondants, dont des étrangers, dans les capitales du Moyen-Orient, mais aussi à Jérusalem, New York et Washington.
