Hissène Habré est mort

Condamné en 2016 à la prison à la perpétuité pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, l’ancien président tchadien s’est éteint à Dakar, à l’âge de 79 ans.

Hissène Habré © Dominique Faget/AFP

Hissène Habré © Dominique Faget/AFP

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Publié le 24 août 2021 Lecture : 2 minutes.

L’ancien chef de l’État tchadien est décédé tôt ce mardi 24 août à l’hôpital principal de Dakar. L’annonce a été confirmée à Jeune Afrique par l’administration pénitentiaire sénégalaise.

Hissène Habré avait contracté le coronavirus dans la prison du Cap Manuel, où il était incarcéré. Il avait été pris en charge dans différents établissements de santé de la capitale sénégalaise, dont l’hôpital Fann, selon une source proche de la présidence.

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En exil depuis sa chute fin 1990, Hissène Habré avait été jugé pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité et condamné à la prison à la perpétuité par les Chambres extraordinaires africaines (CAE), en 2016 – sentence confirmée en appel l’année suivante.

Il avait alors commencé à purger sa peine à la prison de Cap Manuel. En avril 2020, il avait bénéficié d’une autorisation de sortie provisoire de deux mois dans le contexte de la pandémie de coronavirus. Il avait alors rejoint son domicile dakarois, où il était en résidence surveillée.

Refus de liberté provisoire

Une nouvelle demande avait été déposée par son entourage en avril dernier. Cette fois-ci, l’administration pénitentiaire avait refusé de lui accorder une remise en liberté provisoire, jugeant que les risques médicaux encourus ne le justifiaient pas.

Le 23 août, son épouse, Fatime Raymonde Habré, avait confirmé par communiqué que l’ancien président avait été contaminé par le Covid-19. « Le président Macky Sall, informé, a immédiatement mobilisé les moyens humains pour diligenter les soins. Le président Habré est dans un hôpital public sénégalais, qui dispose d’un plateau technique de qualité à même de traiter un cas aussi sérieux », avait-elle annoncé.

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Au pouvoir de 1982 à 1990, il avait été renversé par Idriss Déby Itno, lui-même décédé en avril dernier. Une commission d’enquête tchadienne a chiffré à 40 000 le nombre des victimes de la répression sous son régime. Réfugié au Sénégal, il y avait été arrêté en 2013 et inculpé par un tribunal spécial instauré en coopération avec l’Union africaine (UA).

Le nouveau président tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno, a réagi en adressant ses « sincères condoléances à sa famille et au peuple tchadien ». Se disant attristé par la nouvelle et regrettant qu’Habré n’ait pas été vacciné contre le coronavirus, Reed Brody, l’ancien porte-parole de Human Rights Watch qui a, pendant des années, milité pour que l’ancien président soit jugé, ajoute qu’il « restera dans l’Histoire comme l’un des dictateurs les plus cruels, un homme qui a massacré son propre peuple pour prendre le pouvoir et s’y maintenir, brûlé des villages entiers, envoyé des femmes servir d’esclaves sexuels pour son armée et construit des prisons secrètes pour infliger des tortures épouvantables à ses ennemis ».

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