La RDC et la Zambie vont-elles enfin régler leur différend frontalier ?

La querelle, vieille de plusieurs décennies, est en passe d’être réglée grâce à la reprise des travaux de démarcation, le 20 août, et à la pose de bornes supplémentaires.

Sur la route du poste frontalier de Kasumbalesa, qui mène à la Zambie, dans la riche province minière du Katanga, en RDC. © Gwenn DUBOURTHOUMIEU/JA

Sur la route du poste frontalier de Kasumbalesa, qui mène à la Zambie, dans la riche province minière du Katanga, en RDC. © Gwenn DUBOURTHOUMIEU/JA

Publié le 25 août 2021 Lecture : 2 minutes.

Depuis le 20 août, des experts congolais et zambiens mènent de nouveaux travaux de démarcation de la frontière entre la RDC et la Zambie. Ce qui pose problème, ce sont près de 200 kilomètres situés entre les lacs Moero et Tanganyika.

En 1996, puis en 2006 et 2016, des incidents ont éclaté entre les armées des deux pays. Plus récemment, en mai 2020, la RDC a de nouveau accusé la Zambie de manifester des « velléités d’annexion d’une partie de son territoire », affirmant que depuis le mois de mars précédent, des soldats zambiens avaient pénétré dans les localités de Kubanga, Kalubamba, Libondwe, Moliro et Minyenye, situées dans la province du Tanganyika.

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Des combats avaient éclaté, faisant deux victimes, et cette poussée de tension avait été au cœur de discussions entre les présidents Félix Tshisekedi et Denis Sassou Nguesso, qui s’étaient rencontrés en juillet suivant à Brazzaville.

Frontière floue

Les deux parties vont-elles enfin parvenir à régler leur différend ? Tracée à la fin du 19e siècle par les anciennes puissances coloniales belge (pour la RDC) et britannique (pour la Zambie), la frontière s’est avérée floue et n’a cessé d’être contestée.

En août 1982, à Gbadolite, Congolais et Zambiens sont convenus de mettre sur pied une « commission spéciale mixte ». Les travaux de cette commission ont abouti, le 18 septembre 1989, à la signature d’un traité par les présidents Mobutu Sese Seko et Kenneth Kaunda.

L’accord était censé faire taire la querelle, mais il n’en a rien été, les deux pays continuant à « se tromper sur le tracé exact de la frontière », explique Camille Ngoma Khuabi, directeur chargé de la coopération transfrontalière à la Commission congolaise des frontières.

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« Un pont entre deux pays »

Saisie par la RDC, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) s’en est mêlée, tranchant en faveur des autorités congolaises, si bien qu’à l’issue de sa médiation, en juin et juillet 2020, des bornes – principales ou géodésiques – ont été installées.

La phase actuelle consiste désormais en la pose de bornes intermédiaires, tous les 500 mètres, sur une portion longue de 205 km.

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Le 23 août, les autorités des cités frontalières de Pweto (RDC) et Lupiya (Zambie) ont en outre lancé une campagne conjointe de sensibilisation des populations, de manière à renforcer le climat de paix et de sécurité dans la région.

À terme, « cela va aussi faciliter le commerce transfrontalier et les bonnes relations entre nos deux peuples, souligne Joseph Minango, à la tête de la délégation zambienne qui travaille à la démarcation de la frontière. Cela ne va pas ériger une barrière mais plutôt un pont entre nos deux pays. »

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