Ça va bouger

Publié le 9 juillet 2007 Lecture : 2 minutes.

De même que, selon Napoléon Bonaparte, « un bon croquis vaut mieux qu’un long discours », de même le tableau ci-dessous permet d’aller à l’essentiel de l’interminable conflit israélo-arabe : sa dimension humaine.
Une terre chargée d’histoire et que se disputent deux peuples-diasporas, dont notre tableau (établi d’après les sources les plus récentes et les plus fiables) montre qu’elles sont de poids démographique voisin.
Le plus faible, en nombre et en poids politique, est bien sûr le peuple palestinien. Sa diaspora a été créée par le conflit lui-même, et celui-ci ne s’apaisera que lorsqu’on aura résolu les très difficiles problèmes que pose l’avenir des Palestiniens.

Ponctuées par la mort d’Arafat (le 11 novembre 2004), l’évacuation de Gaza, en septembre 2005, sur décision d’Ariel Sharon, et la guerre du Liban déclenchée le 12 juillet dernier, il y a tout juste un an, par Ehoud Olmert contre le Hezbollah, les sept années écoulées depuis le début de 2001 ont été un grand gâchis : affrontement stérile conduisant à l’immobilisme politique le plus complet.
Je crois pouvoir indiquer que cela va bouger et peut-être même « secouer » : la nomination de Tony Blair comme « ministre résident » du Quartet – de Bush en réalité -, dont j’ai traité ici même la semaine dernière, est le signe annonciateur d’une période de mouvement.

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Les hommes qui ont décidé de « remodeler le Moyen-Orient », et dont Tony Blair est le missi dominici, font une analyse en deux points de la situation dans cette région :
1. En réalité, les États-Unis n’ont pas perdu la guerre d’Irak, puisqu’ils ont installé à la tête du pays un gouvernement qu’ils contrôlent ;
2. Les autres pays de la région – et plus généralement du Grand Moyen-Orient – sont, à l’exception notable de l’Iran et de la Syrie, entre les mains d’hommes qui ont choisi le camp des États-Unis.

Sur la base de ce constat optimiste, les Anglo-Américains ont opté pour une stratégie dure fondée sur le fameux principe de George W. Bush : « ceux qui ne sont pas avec nous sont avec les terroristes ».
Cette stratégie s’énonce ainsi :
– L’Iran, la Syrie, le Hezbollah, le Hamas sont des adversaires qu’il faut combattre et réduire.
– Nos alliés et amis, qui pourraient être tentés par le dialogue avec eux, doivent être persuadés et, au besoin, contraints de les boycotter.
– La Palestine ? Dès lors qu’il rejette le Hamas et s’engage à le combattre, son président Mahmoud Abbas et ceux qui le suivent seront non seulement aidés, mais récupérés.
– Un État palestinien amputé de Gaza ? Pourquoi pas. On verra si la vieille idée de le fédérer avec la Jordanie, ou d’instaurer une confédération entre eux, n’est pas la solution qu’on cherchait depuis des années
– L’offre des vingt-deux pays arabes de faire la paix avec Israël contre le retrait de ce dernier des territoires arabes qu’il occupe : au nom de ses mandants, Tony Blair dira aux auteurs de cette offre qu’elle sert de trame à la stratégie anglo-américaine pour la région et sera invoquée « lorsque son moment sera venu ».

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