Accord préférentiel

Publié le 9 juillet 2007 Lecture : 2 minutes.

On savait déjà que Nicolas Sarkozy entretenait des relations privilégiées avec son homologue gabonais Omar Bongo Ondimba. On sait maintenant que le Gabon occupe une place particulière dans le dispositif migratoire français. Une place confirmée à l’occasion de la visite de deux officiels français à Libreville : le ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Codéveloppement Brice Hortefeux et le secrétaire d’État à la Coopération Jean-Marie Bockel.
À cette occasion, Hortefeux et le vice-Premier ministre gabonais Jean Ping ont signé, le 5 juillet, un accord relatif « à la gestion concertée des flux migratoires et au codéveloppement ». Ce texte est destiné à faciliter les déplacements vers la France et le séjour des salariés ou étudiants gabonais. Il prévoit la suppression des visas de court séjour pour les titulaires de passeports de service et instaure des « visas de circulation » de deux ans à entrées multiples, notamment pour des motifs économiques, professionnels, médicaux ou familiaux. Concernant les étudiants, la durée de leur autorisation provisoire de séjour passe de six à neuf mois. Idem pour les jeunes salariés gabonais. En contrepartie, les Français vivant au Gabon depuis plus de trois ans ou mariés depuis plus de trois ans à un(e) Gabonais(e) pourront se voir délivrer une carte de séjour de cinq ans, contre deux auparavant.
Ce texte est incontestablement avantageux pour la partie gabonaise. À tel point que Jean Ping a parlé de « traitement spécial » accordé au Gabon par la France : « Nous essayions de négocier cet accord depuis des années avec la partie française », a-t-il rappelé, tout en soulignant que la signature du document, qui n’a pas pris plus d’un mois, est directement liée à l’accession de Nicolas Sarkozy à la magistrature suprême. « C’est un accord modèle, un accord de référence », a expliqué pour sa part Brice Hortefeux.
Il est toutefois peu probable que ce régime de faveur soit élargi aux principaux pays émetteurs de flux migratoires, comme l’Algérie, le Mali ou le Sénégal. Le Gabon constitue un cas particulier à plus d’un titre. Peu peuplé, il compte une diaspora relativement faible en France (environ 8 000 ressortissants), alors que la communauté française qu’il accueille sur son sol est évaluée à quelque 10 000 personnes. Enfin, les rapports de sympathie personnelle entre chefs d’État ont dû jouer un rôle déterminant : premier président d’Afrique francophone reçu à l’Élysée par le successeur de Jacques Chirac le 25 mai, Omar Bongo Ondimba a profité de l’entrevue pour évoquer le sujet avec son hôte. De quoi susciter des jalousies à Alger, Dakar ou Bamako. Et la déception de tous ceux qui ont pu croire à une « rupture » dans les relations franco-africaines.

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