Yves Boudon
Publié le 9 juin 2008 Lecture : 2 minutes.
Éternelles babouches aux pieds, allure sportive et regard de baroudeur, Yves Boudon a passé une bonne partie de sa vie à bourlinguer sur son voilier. Après des années à renflouer des bateaux sur les côtes africaines, il s’est lancé dans la construction de maisons de luxe, d’abord à Saint-Barthélemy, puis à la Réunion.
Mais l’appel du pays a été plus fort. Né au Maroc, il a fini par y revenir il y a quatre ans. C’est à Ghazoua qu’il a posé ses valises. Avec son équipe d’ouvriers marocains, il enchaîne les chantiers pour les Européens de la région. « Chaque fois c’est différent, confie-t-il. J’essaye de composer avec la nature et les matériaux. Les choses belles sont souvent les plus simples. Ce qui compte, c’est de créer une âme. »
Du gros Âoeuvre aux finitions
Au volant de son vieux pick-up, ce quinquagénaire un peu « anar’ » sillonne les pistes et les plages de la région. Il ramasse dans la campagne marocaine tout ce qu’il peut trouver. Des galets multicolores ? Ils orneront à merveille une piscine. Une branche noueuse de bois noble ? Une fois débarrassée de son écorce, elle ressuscitera en linteau de cheminée. « Ce qui est génial avec le bois, c’est que tu n’es jamais sûr de ce que cela va donner, explique-t-il. Tu découvres des formes, des courbes. Au final, c’est lui qui te commande ! » Toutes ses trouvailles s’entassent dans la cour de sa petite maison, à côté d’une dizaine de vieilles portes marocaines qu’il a chinées dans les souks des environs. Elles reprendront bientôt vie chez leur futur propriétaire.
Touche-à-tout, Yves maîtrise aussi bien le gros Âoeuvre que les finitions. Son dernier chantier : une superbe piscine où le bleu Majorelle des murs se marie avec le blanc immaculé du bassin. « Je mets un peu de moi dans chaque projet, sourit-il. Au moment de livrer, j’ai même un peu de mal à le donner. » Heureusement, il n’a pas le temps de s’apitoyer. Le voilà déjà parti vers un autre travail. Une maison de plain-pied qu’il a entièrement dessinée, mélange de ses influences créoles et de l’architecture marocaine.
