Scission chez les Touaregs

Publié le 9 juin 2008 Lecture : 1 minute.

Le président nigérien Mamadou Tandja et le chef rebelle du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), Aghaly Ag Alambo, vont devoir cesser de se regarder en chien de faïence. Depuis le 30 mai, un troisième larron a fait son apparition dans le conflit qui oppose les autorités de Niamey aux Touaregs du nord du pays. Il s’agit de Mohamed Ag Aoutchiki Kriska, 60 ans, qui vient de quitter le MNJ pour fonder un mouvement concurrent baptisé Front des forces de redressement (FFR). La nouvelle structure compte dans ses rangs plusieurs figures de la cause touarègue. Parmi elles notamment, le commissaire à la guerre Rhissa Ag Boula – l’un des chefs historiques de la première révolte touarègue du début des années 1990, la Coordination de la résistance armée (CRA) -, que certains présentent comme le vrai chef du FFR.
Mohamed Ag Aoutchiki Kriska, qui a rallié le MNJ en septembre dernier, est, lui aussi, bien connu des Nigériens. On se souvient notamment de lui en tant que porte-parole et responsable des relations extérieures de la CRA entre 1990 et 1995, même s’il fut par la suite membre du cabinet du président Ibrahim Baré Maïnassara. Il y avait en charge le suivi de l’accord de paix de Ouagadougou qui a mis fin au conflit entre Niamey et les rebelles, en 1995.
Estimant au bout de trois ans que le pouvoir en place n’en respecte pas les termes, il rejoint alors l’opposition et se replie sur son fief de Gougaram, dans la région d’Arlit, dont il est élu maire en 2005. Et qui est aujourd’hui au cÂur de la crise : « La ville est l’une des premières concernées par les combats contre l’armée nigérienne, a-t-il expliqué par téléphone à Jeune Afrique. Elle est aussi située au cÂur de la zone d’exploitation de l’uranium, dont on ne voit absolument pas les retombées. »

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