Nine Moati et la Shoah

La Valise de Mlle Lucie De Nine Moati, Le Rocher, 426 pages, 19 euros.

Publié le 9 juin 2008 Lecture : 1 minute.

De Tunis à Paris, l’itinéraire réel de Nine Moati a souvent été celui de ses personnages romanesques. Dans La Valise de Mlle Lucie, Moati raconte la vie au quotidien de Maya, juive tunisienne installée dans un Paris des années 1940 gagné par la propagande nazie. Maya se lie d’amitié avec des couples ou des individus de sa confession qui vont devoir s’organiser pour ne pas périr ou être déportés. Souvent, il leur reste une solution : regagner leur pays d’origine, la Tunisie, en l’occurrence.
Si La Valise, qui revient longuement sur le drame de la Shoah, donne l’impression d’un déjà vu chez Nine Moati, il reste le plus abouti de ses romans. La sensibilité de l’auteur y est à fleur de peau, en même temps qu’un effort de pacification avec les êtres et les patries. Toute la galerie des personnages présents dans ses précédents livres y est invoquée, comme pour un rendez-vous ultime. Et le récit se termine par une longue errance dans un camp nazi, telle une séquence expiatoire, un rituel d’exorcisme. À se demander si ce quinzième roman de l’auteur des Belles de Tunis est à lire comme un testament littéraire ou l’annonce d’une nouvelle écriture libérée de la mémoire communautaire.

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