Méditerranée, ton Union déjà plombée

Publié le 9 juin 2008 Lecture : 1 minute.

À quelques semaines de son inauguration, prévue le 13 juillet à Paris, l’Union pour la Méditerranée (UPM) semble déjà plombée. Voulu par le candidat Nicolas Sarkozy, cet ambitieux projet de coopération entre pays de la Mare nostrum ne mobilise guère. À tel point que l’Élysée a même du mal à dresser la liste des présents. Algérie, Libye et Syrie boudent. Turquie et Chypre traînent les pieds. Liban, Jordanie, Tunisie, Maroc se détermineront en fonction de la situation en Palestine. Pour ne pas s’afficher aux côtés du Premier ministre israélien si la bande de Gaza est à feu et à sang. Quant à ce dernier, interrogé actuellement par la justice, il n’est même pas sûr d’être encore en fonctions en juillet.

Les Européens, eux, y voient depuis le début un projet mal ficelé. Lancé par l’Élysée, il faisait fi des structures de coopération existantes. Tel le « 5 + 5 », un format dont Nicolas Sarkozy avait pourtant pu juger de l’efficacité lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, puisqu’il y rencontrait utilement ses homologues du Maghreb. Le projet français marginalisait surtout l’Union européenne, déclenchant la colère d’Angela Merkel, qui refusait de financer les ambitions de l’Élysée. Bruxelles a, depuis, sérieusement repris la main.
Ses ambitions limitées, l’UPM sera finalement accolée à l’actuel processus de Barcelone. Sans vrai budget. Enfin, la présidence pourrait même échapper à Nicolas Sarkozy pour être confiée au futur président de l’Europe. Du coup, pour réussir son lancement, l’UPM devrait éviter les sujets difficiles, comme la Palestine ou les droits de l’homme, pour se limiter, notamment, à l’environnement. Ce qui, en soi, ne constitue pas le moindre des défis pour une usine à gaz.

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