L’étau se resserre sur « IB »

Publié le 9 juin 2008 Lecture : 2 minutes.

Les nuages s’amoncellent sur la tête d’Ibrahim Coulibaly, l’ancien chef rebelle ivoirien, après sa condamnation, le 4 juin, par la justice française à quatre ans de prison ferme pour avoir organisé et financé une opération visant à assassiner Laurent Gbagbo, à Abidjan, en août 2003.
Le verdict de la 16e chambre correctionnelle du tribunal de Paris a suivi à la lettre le réquisitoire et les peines demandées par la procureure Anne Kostomaroff. Il reconnaît la réalité de l’opération (déjouée par les services français), mais aussi le rôle clé qu’y a joué « IB ». L’absence de ce dernier lors du procès a évidemment contribué à aggraver son cas. « Ses dénégations sont d’autant plus dénuées de fondement qu’il se soustrait à la justice », a estimé le tribunal présidé par Jean-Claude Kross.
Pour douze de ses complices, le verdict est également sans surprise. Les avocats des cinq mercenaires auxquels il avait eu recours avaient centré leur plaidoirie sur l’absence d’un quelconque passage à l’acte. Argument payant puisque leurs clients ont été relaxés.
En revanche, les « assistants » d’IB, l’avocat Mamadou Diomandé et l’ancien policier Paul Leonelli ont écopé de trente mois de prison ferme. « Politiquement, je comprends ce verdict : la France a toujours changé de position au gré de ses intérêts en Côte d’Ivoire, explique Diomandé, joint par téléphone. Juridiquement, en revanche, il me paraît incompréhensible. Lorsqu’il n’y a aucune preuve au pénal, c’est la relaxe qui prévaut. Comment peut-on condamner les uns et pas les autres ? »
Comme lui, tous les autres protagonistes condamnés à une peine de réclusion ferme (Pierre Mas, François Leonelli, Jean-Michel Chapuis, Hassan Sakr et Daniel Pohl) ont l’intention de faire appel. Le nouveau procès ne devrait pas avoir lieu avant la fin de 2009.
Déjà sous le coup de deux mandats d’arrêt internationaux, Ibrahim Coulibaly, que l’on dit réfugié au Ghana, a décidé de maintenir sa candidature à l’élection présidentielle du mois de novembre. Qualifiée par Ben Rassoul Timité, son directeur de cabinet, de « gifle portée au processus de paix en Côte d’Ivoire », la décision de la justice française ne devrait pas l’aider dans son entreprise.

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