Les remèdes du Dr Bourges

Publié le 9 juin 2008 Lecture : 2 minutes.

Portée durant ses « Trente Glorieuses » par la parole et la passion de ces grands acteurs de l’Histoire que furent Léopold Sédar Senghor, Habib Bourguiba, Hamani Diori et Norodom Sihanouk, la francophonie semble aujourd’hui frappée d’une maladie de langueur. Dans la quasi-indifférence générale. Pour lui redonner des couleurs, il a été fait appel à Hervé Bourges, journaliste jusqu’à la pointe du stylo (Témoignage chrétien), du micro (RFI) ou de la caméra (TF1), par ailleurs frotté d’Afrique, essayiste et familier des organisations internationales, de l’Unesco à l’Union internationale de la presse francophone, qu’il préside. Le 4 juin, le Dr Bourges a donc fait part de son diagnostic et présenté ses prescriptions sous la forme d’un rapport remis à Alain Joyandet, le secrétaire d’État à la Coopération et à la Francophonie. Son titre : Pour une renaissance de la francophonie.
« L’état des lieux » par lequel s’ouvre cette enquête n’incite guère à l’optimisme : homme de médias, Bourges est d’abord frappé par le « manque de visibilité » de la francophonie, jusque sur les écrans de TV5 Monde, qui a pourtant pour mission de la diffuser. D’où un « manque d’efficacité » dont témoigne ce « processus d’éviction du français au bénéfice de la langue anglaise » que chacun peut observer.
Pour résoudre ce malaise, le rapport aligne seize propositions. Les unes constituent des actions purement symboliques destinées à « frapper l’esprit des peuples ». Notamment l’inscription dans la crypte du Panthéon des noms de Senghor et de Césaire (dont les corps resteraient enfouis dans leur terre natale), l’organisation d’une grande manifestation culturelle et médiatique annuelle et la création d’une Académie francophone.
D’autres visent à davantage d’efficacité : instauration d’un « visa francophone » (sans lequel ne peut être assurée la libre circulation des hommes et des femmes ayant le français en partage), organisation d’« états généraux francophones » consacrés aux grands problèmes de notre temps, conception d’un « portail francophone » sur Internet, intégration de la francophonie dans les programmes des écoles et des collèges.
Afin d’élargir les sources du financement que nécessite la poursuite de ces nouveaux objectifs, une Fondation de la francophonie devrait voir le jour. Son but premier serait « de collecter sous la houlette d’une même autorité fonds publics et dons privés », à charge pour elle de les redistribuer, tant par le biais de la microfinance que par la mise en place de partenariats ou de mises en réseau d’entreprises.

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