Les Chinois misent 4 milliards de dollars au Niger

Publié le 9 juin 2008 Lecture : 1 minute.

Les Américains d’ExxonMobil et les Malaisiens de Petronas avaient rechigné à lancer la production pétrolière sur le gisement d’Agadem, dans le sud-est du Niger, estimant que la rentabilité était aléatoire. Les Chinois ont, semble-t-il, moins d’hésitations. À la suite d’un appel d’offres international lancé en septembre dernier, le gouvernement nigérien a approuvé, le 2 juin, un contrat de partage de production avec la société China National Oil and Gas Development and Exploration Corporation (CNODC), filiale du groupe CNPC. Les engagements de Pékin sont vertigineux.
Alors que les réserves prouvées, estimées à 324 millions de barils, sont jugées insuffisantes pour permettre une mise en exploitation, dix-huit forages de recherche – dont onze seront menés au cours des quatre prochaines années – sont prévus afin de doubler les capacités. Au total, les investissements avant l’entrée en production doivent ainsi atteindre entre 1,1 et 1,2 milliard de dollars. Le coût de l’installation d’un pipeline en direction du port de Cotonou (Bénin), destiné à exporter les hydrocarbures, est ensuite évalué à 2 milliards de dollars. À cela il convient d’ajouter 1 milliard de dollars pour la construction et la mise en service, dans un délai de trois ans, d’une raffinerie d’une capacité de 20 000 barils par jour alors que les besoins actuels du marché national en produits pétroliers sont de 7 000 barils par jour. « Seuls les Chinois ont accepté de financer cette raffinerie. C’était pour nous une question de souveraineté énergétique car nous ne voulons pas rééditer les erreurs de certains pays du continent : produire le brut et importer les produits raffinés », explique le ministre porte-parole du gouvernement, Mohamed Ben Omar. Mieux, la CNODC doit verser un bonus de signature de 300 millions de dollars à l’État nigérien, qui pourra détenir jusqu’à 20 % de participation. La redevance sera égale à 12,5 % des ventes de pétrole brut et les taxes varieront entre 40 % et 55 % des revenus. « Nous nous sommes battus avec Areva pour une meilleure répartition des bénéfices de l’uranium ; nous sommes sur la même logique sur les hydrocarbures », conclut le ministre.

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