Mali : levée des restrictions pour Bah N’Daw et Moctar Ouane

Les autorités maliennes ont levé « toutes les mesures restrictives » imposées aux anciens président et Premier ministre de transition Bah N’Daw et Moctar Ouane, évincés le 24 mai par les militaires et depuis maintenus en résidence surveillée selon leur entourage, a annoncé la Cedeao vendredi.

Moctar Ouane (à g.) et Bah N’Daw, respectivement Premier ministre et président de la transition malienne, de septembre 2020 à mai 2021. © Frank Franklin II/AP/SIPA /AP/SIPA

Moctar Ouane (à g.) et Bah N’Daw, respectivement Premier ministre et président de la transition malienne, de septembre 2020 à mai 2021. © Frank Franklin II/AP/SIPA /AP/SIPA

Publié le 28 août 2021 Lecture : 2 minutes.

Le comité instauré pour suivre la transition ouverte après un premier coup d’État militaire en août 2020 « se félicite de la décision du gouvernement de lever toutes les mesures restrictives concernant » Bah N’Daw et Moctar Ouane, a déclaré dans un communiqué la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), médiatrice dans la crise malienne.

Les deux hommes ont été arrêtés le 24 mai lors du second coup de force mené par le colonel Assimi Goïta et les militaires arrivés au pouvoir par le putsch du 18 août 2020. Bah N’Daw et Moctar Ouane venaient de s’entendre sur un nouveau gouvernement écartant des figures de la junte.

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« Issue heureuse »

Le gouvernement malien, confirmant l’information, a affirmé vendredi soir avoir « accueilli favorablement la mission de bons offices » du comité de suivi de la transition. Il « se félicite de l’issue heureuse des démarches menées par ledit comité (de suivi de la transition) ayant abouti à la décision d’une levée des mesures de surveillance spéciales qui étaient mises en place » concernant Bah N’Daw et Moctar Ouane.

Cependant, le gouvernement « souligne la nécessité du respect des engagements pris par les acteurs concernés à faire preuve d’esprit de responsabilité, d’attachement à l’intérêt national, au respect de la loi et de s’abstenir de toute action pouvant impacter le bon déroulement de la transition », dans le communiqué.

Ultimatum

La mise à l’écart de Bah N’Daw et Moctar Ouane avait officiellement été présentée comme une démission. Assimi Goïta s’était ensuite fait investir aux fonctions de président de transition et avait nommé un nouveau Premier ministre.

Bah N’Daw et Moctar Ouane étaient quant à eux sous le coup d’une résidence surveillée, selon ceux qui ont été en contact avec eux. Les autorités invoquaient les nécessités de leur protection. Les deux hommes n’ont pas encore pu s’exprimer publiquement sur les évènements de mai et leur situation.

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Ils avaient saisi la Cour de justice de la Cedeao, et cette dernière avait donné au gouvernement malien jusqu’à samedi pour justifier leur situation, avait rapporté leur avocat Mamadou Ismaïla Konaté.

Incertitude

Bah N’Daw et Moctar Ouane devraient recouvrer leur liberté de mouvement alors que règne la plus grande incertitude sur l’avenir du pays, pris dans la tourmente des insurrections indépendantiste et jihadiste de 2012. Vendredi, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou JNIM, affilié à Al-Qaïda) a revendiqué une opération qui a coûté la vie à 17 soldats maliens, selon une source sécuritaire.

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Les militaires se sont engagés à céder la place à des civils après des élections prévues en février 2022. À six mois de l’échéance, le scepticisme va grandissant sur le respect de cet engagement, et des voix s’élèvent pour une prolongation de la transition.

Dans ce contexte, le placement sous mandat de dépôt, jeudi, de Soumeylou Boubèye Maïga, Premier ministre de 2017 à 2019, a divisé l’opinion entre ceux qui ont salué son arrestation au nom de la lutte contre la corruption et l’impunité et ceux qui redoutent une manœuvre pour contrecarrer les ambitions présidentielles qui lui sont prêtées.

Avec AFP

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