Imbroglio tchadien
Les éliminatoires jumelées de la Coupe du monde et de la Coupe d’Afrique des nations 2010 ont démarré le 30 mai pour les quarante équipes en course. Mais un sérieux couac – un de plus ! – s’est déjà produit entre la Confédération africaine de football (CAF) et la Fifa, la fédération internationale.
Fin mars, le ministre des Sports ayant décidé de dissoudre la Fédération tchadienne de football (FTF), l’instance dirigeante du foot mondial, toujours fort jalouse de son indépendance, réagit aussitôt en suspendant le Tchad de toute compétition. Le 7 mai, les autorités tchadiennes ayant fait machine arrière, la Fifa lève la sanction : rétablie dans ses droits, la FTF est autorisée à prendre part aux éliminatoires Coupe du monde-CAN 2010. L’équipe tchadienne se trouve dans la même poule de qualification que le Soudan. Le match Soudan-Tchad est programmé le 31 mai, à Khartoum.
Or le 10 de ce même mois, les rebelles du Darfour, que les autorités soudanaises accusent d’être soutenus par le Tchad, lancent un raid sur Omdurman, la ville jumelle de Khartoum. Les relations diplomatiques entre les deux pays sont rompues, la frontière est fermée. Inquiète pour la sécurité de ses joueurs, la FTF prend contact avec la fédération soudanaise, qui l’assure que la délégation tchadienne « sera accueillie avec fair-play ». Dans un premier temps, la Fifa décide de maintenir la rencontre, mais, les autorités tchadiennes refusant d’envoyer leur équipe à Khartoum, le match est finalement reporté à une date ultérieure, non précisée par la Fifa.
C’est alors que la CAF entre en jeu. Son comité d’urgence estimant que la FTF ne peut pas invoquer un cas de force majeure, l’équipe tchadienne, absente au coup d’envoi du match, est considérée comme perdante et définitivement éliminée de la Coupe d’Afrique 2010 !
Mais la Fifa, qui a accepté que les éliminatoires de la Coupe du monde soient couplées avec celles de la CAN, estime que ses propres règlements prévalent sur ceux de la CAF. Elle ne disqualifie donc pas le Tchad, qui reste en course pour le Mondial 2010. Dans ce cadre, un match Tchad-Mali doit avoir lieu le 8 juin.
D’aucuns s’interrogent sur les motivations des décideurs de la CAF. La rupture des relations diplomatiques et la fermeture de la frontière ne constituent-elles pas un « cas de force majeure » ? Pourquoi avoir sanctionné le Tchad aussi rapidement et n’avoir pas communiqué à temps la décision à la Fifa ? Dans le passé, la CAF a souvent autorisé le report de matchs en raison de la situation politique dans les pays concernés. Il est vrai que l’influence de la modeste fédération tchadienne ne peut se comparer à celle, par exemple, des puissantes fédérations camerounaise, égyptienne, nigériane ou tunisienneÂ
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