Fathallah Oualalou

L’ancien ministre de l’Économie et des Finances, candidat au poste de premier secrétaire du principal parti de la gauche, se dévoile.

Publié le 9 juin 2008 Lecture : 15 minutes.

Le 8e congrès de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), prévu du 13 au 15 juin à Bouznika, à 50 km de Rabat, sera assurément démocratique. La preuve : on n’en connaît pas à l’avance les résultats, pas plus que l’identité de son futur patron. Le parti, qui a eu à sa tête des hommes tels que Mehdi Ben Barka, Abderrahim Bouabid ou Abderrahmane Youssoufi, est en pleine crise. Aux législatives de septembre 2007, il est tombé de la première à la cinquième place. Son leader, Mohamed Elyazghi, n’a eu d’autre souci que de se maintenir au gouvernement, fût-ce au titre, source de sarcasmes ici, de ministre d’État sans portefeuille. Ce qui lui a valu d’être évincé du poste de premier secrétaire. Il a entraîné dans sa chute son adjoint Abdelouahed Radi, par ailleurs ministre de la Justice. C’est l’ensemble du Bureau politique (BP) qui assure l’intérim, autant dire personne. À l’égard du gouvernement, on adopte une position d’attente : la « participation critique », un pied au pouvoir et un pied dans l’opposition.
Traumatisés par l’échec électoral et le comportement de leur leader, les socialistes ont jeté leur dévolu sur le congrès, ultime recours et planche de salut. Depuis le début de l’année, on se mobilise aux quatre coins du royaume pour sa préparation et le parti retrouve son dynamisme d’antan. Éternellement jeune en dépit de ses 66 ans, Fathallah Oualalou a toujours lié sa vie à celle du parti. Hassan II avait fait appel à lui pour enseigner au Collège royal, fréquenté alors par le prince Moulay Rachid. Il cherchait à réparer une erreur pédagogique : « Mes enfants n’ont que des maîtres de droite alors que moi j’ai eu Mehdi Ben Barka comme prof de maths » La comparaison suggérée par le roi entre les deux hommes n’est pas arbitraire. Natifs de Rabat dans une famille de la petite bourgeoisie, ils ont plus d’un trait en commun : ardeur au travail, recherche de l’essentiel, efficacité, optimisme Mais rien chez le cadet n’évoque le goût du pouvoir et l’esprit de domination qui caractérisaient l’aîné. Il est au contraire la modestie même. Il a fait du bon travail, chacun le reconnaît, pendant dix ans à la tête du ministère de l’Économie et des Finances, mais il s’est tenu à l’écart alors qu’on se bousculait pour être au gouvernement. Lucide, il conseille à Elyazghi de se consacrer au parti, qui en avait besoin. Porté sur le consensus et la conciliation, aura-t-il la poigne nécessaire pour diriger le parti en ces temps difficiles ? Il fait preuve aujourd’hui d’une détermination qui surprend. Il s’est rendu disponible, il sait qu’on a besoin de lui et il est prêt à faire le boulot. Comme à son habitude, en toute modestie.
Donc, Oualalou, premier secrétaire de l’USFP à l’issue du 8e congrès ? Rien n’est acquis. La concurrence sera rude, encouragée par le mode de désignation du leader. Le Conseil national a opté pour le scrutin proportionnel de liste. Chaque candidat présentera sa liste pour les vingt-trois membres du BP. Les modalités exactes seront fixées au congrès, mais la logique du scrutin produit ses effets. Habib El Malki est sur les rangs. Même génération que Oualalou, membre également du BP, il affiche un talent réel de communication. Il sait se vendre. Quand il est entré au gouvernement, on s’est demandé si le « faire-savoir » allait chez lui céder la place au savoir-faire. Il a occupé, sous Youssoufi puis Jettou, deux ministères clés : Éducation puis Agriculture, qui attendent toujours, après son passage, les réformes nécessaires. Un autre candidat probable : Driss Lachgar, qui avait la haute main sur l’appareil du parti au temps d’Elyazghi et a mordu la poussière aux législatives. Comme les candidatures ne seront formalisées qu’au congrès (El Malki renoncerait finalement), d’autres postulants pourraient se manifester.
Mais le rival le plus sérieux de Oualalou est connu : Abdelouahed Radi. À 73 ans, l’ancien numéro deux a créé la surprise en entrant en lice. Cet ancien prof de psychologie, élu au Parlement depuis 1963, longtemps président de la Chambre des représentants, a toujours su concilier deux qualités souvent incompatibles : loyauté au parti et réalisme à l’égard du régime. Hassan II l’appréciait et l’avait nommé ministre de la Coopération en 1983. Lorsqu’il conclut avec Kadhafi, l’année suivante, l’Union arabo-africaine (UAA), il l’avait chargé d’y représenter le royaume. À ceux qui l’interrogent sur les motifs de sa candidature, Radi répond : « C’est mon tour. » Depuis 1975, se sont succédé à la tête de l’USFP Bouabid, Youssoufi, Elyazghi. Pourquoi lui, qui était toujours à leurs côtés, n’occuperait-il pas la première place ? « L’ère des leaders historiques est révolue », rétorque Oualalou. On n’assistera sans doute pas à une confrontation entre les deux postulants dont les personnalités, malgré les apparences, sont sensiblement contrastées. Radi inspire la confiance, il règle les problèmes, on peut compter sur lui. L’âge aidant, c’est surtout un homme des temps tranquilles. Oualalou élude les conflits inutiles et les faux débats, mais c’est pour agir et, au besoin, il ne rechigne pas à faire le sale boulot.
Radi a un atout. Après la mésaventure d’Elyazghi, sa candidature ne serait politiquement validée que s’il quittait le gouvernement. Mieux, il s’est persuadé qu’il provoquerait un « choc » qui le propulserait à la tête de l’USFP.

Jeune Afrique : On pensait que vous attendriez le congrès pour être candidat. Et vous vous déclarez un mois avant. Que s’est-il passé ?
Fathallah Oualalou : Ce sont les camarades qui m’ont incité à le faire. Je n’ai pas changé pour autant. Tous ceux qui me connaissent savent que je n’ai jamais été candidat à rien, tout en étant disponible. Ce qui ne m’a pas empêché d’assumer des responsabilités de premier plan dans le mouvement étudiant, au parti, au Parlement, au gouvernementÂ

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Pourquoi cette retenue ?
Affaire de tempérament, sans doute, mais aussi de morale politique. Je n’ai pas d’ambitions personnelles, c’est comme ça. Mais j’ai une immense ambition pour le Maroc et pour mon parti en tant qu’instrument au service du pays. Ayant constaté que de nombreux camarades appartenant à différentes régions souhaitent que j’occupe les fonctions de premier secrétaire, je vais y répondre en présentant une liste de membres pour le bureau politique.

D’autres candidats sont en lice : Abdelouahed Radi, Habib El MalkiÂ
Pour moi, tous ont leur valeur ajoutée.

Et quelle est votre valeur ajoutée à vous ?
Je voudrais insister sur le respect de quelques principes essentiels : s’agissant de la gestion du parti, privilégier la compétence et la rigueur avant toute autre considération, cultiver l’habitude de rendre des comptes, juger nos actions sur leurs résultats et non sur nos bonnes intentions.

Qu’en est-il du retour éventuel de Mohamed Elyazghi ?
Il a déclaré qu’il ne souhaite pas revenir. Et je n’ai aucune raison de penser le contraire.

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Quelle devrait être, à votre avis, la principale qualité du futur premier secrétaire ?
La volonté et la capacité de réhabiliter la politique et, s’agissant de l’USFP, de lui restituer son rôle de parti locomotive dans la modernisation du royaume. Notre parti demeure une donnée essentielle de l’équation politique. Tout le monde admet aujourd’hui son rôle historique dans l’implantation des valeurs de liberté. Mais son Âuvre est loin d’être achevée. Plus que jamais, le Maroc a besoin de l’USFP pour faire face aux nouveaux défis : la mondialisation, la promotion des femmes, la place de la religion dans la société, le tamazightÂ

Abderrahim Bouabid (disparu en janvier 1992), Abderrahmane Youssoufi, Mohamed Elyazghi les socialistes, depuis 1975, ont placé à leur tête des vétérans du Mouvement national. Vous-même, vous avez franchi le cap de la soixantaine. N’est-il pas temps de passer la main à des quadras ?
Pourquoi pas ! Mais faute d’avoir préparé la relève des générations, aucun homme (ou femme) susceptible de conduire le parti dans les nouvelles batailles n’est apparu dans l’immédiat. En tout cas, la question se pose avec acuité, et je crois que l’une des premières tâches du futur bureau politique (BP) devrait être de préparer, disons dans les deux ans à venir, l’émergence d’une direction issue de la génération montante.

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Comment sont désignés les congressistes ?
Ils sont élus par les militants du parti, et leur nombre dans chaque région a été arrêté en fonction des résultats acquis par l’USFP lors des trois dernières élections : 2002, 2003, 2007. Agadir, par exemple, va envoyer 103 délégués. Cette innovation consacre à la fois le rôle de la région dans la vie du parti et la place centrale des élections et du suffrage universel dans notre stratégie.

À quoi attribuez-vous l’effondrement de votre parti aux législatives de 2007 ?
Du fait de l’abstention très élevée – 63 % -, tout le monde a perdu, mais nous avons plus perdu que les autres. Nous sommes tous interpellés, État et classe politique confondus. Les élections ont révélé un hiatus entre, d’une part, les avancées réelles du pays sur le plan économique, sur des questions fondamentales comme la famille et les droits de l’homme, et, d’autre part, un recul flagrant de l’intérêt de nos compatriotes pour la chose publique. Curieusement, plus les Marocains font des progrès, vivent mieux, plus librement, moins ils se sentent concernés par la politique.

N’est-ce pas parce que les partis historiques tels l’Istiqlal et l’USFP ont perdu, depuis qu’ils sont au pouvoir, leurs attaches avec le pays profond ?
Une chose est sûre : nous avons péché en matière de communication. Nous avons fait du bon travail au gouvernement, mais nous ne l’avons pas assez expliqué. Les choses étant ce qu’elles sont au Maroc, l’action du gouvernement, fût-elle performante, n’est pas perçue, ni même perceptible par l’opinion. En outre, on a noté, lors de ces élections, un certain nombre de dérives qui jettent le doute sur la politique : usage massif de l’argent sale, détournement de la religion, promotion des technocrates aux dépens des militants des partis – on trouvera une confirmation de ce phénomène dans la formation du gouvernement -, sans oublier la balkanisation de la classe politique par la multiplication des partis factices : plus de trente.

Pensez-vous que les islamistes représentent une menace ?
Cette question était posée, surtout à l’extérieur, d’ailleurs, avant les élections de 2007, mais les résultats de celles-ci ont tranché : les islamistes de différentes tendances ont une place dans l’espace politique, qui reste modeste, et ils sont les premiers à s’en rendre compte.

Diriez-vous que le gouvernement Abbas El Fassi est le meilleur que le Maroc puisse avoir ?
Le roi a désigné le leader du parti arrivé en tête des législatives. C’est une bonne chose au regard des principes démocratiques. L’équipe compte plusieurs ministres de qualité, mais on sent des défaillances en ce qui concerne le fonctionnement du gouvernement.

Vous voulez dire que le Premier ministre ne fait pas l’affaire ?
Ce n’est pas à moi de le dire.

Ses jours, dit-on, sont comptésÂ
Je ne le crois pas, mais personne n’en sait rien. Une idée est en train de germer au sein de l’USFP : le Maroc a besoin d’un gouvernement de plein exercice, fort et responsable.

Les socialistes pourraient-ils quitter le gouvernement ?
Une telle éventualité n’est pas envisagée pour le moment. Mais la question est inséparable de la stratégie qui sera élaborée au congrès, étant entendu que le BP la mettra en Âuvre en fonction de la conjoncture politique.

Vous passez pour être un fervent partisan de l’Union de la gauche.
Le fractionnement de l’USFP, ces dernières années, n’a rendu service à personne, ni à la gauche ni au pays. Nous devons donc travailler à réunifier la famille « ittihadi » (USFP) et tendre la main à toutes les forces de gauche, sans le moindre esprit d’hégémonie, pour créer un pôle progressiste et, pourquoi pas, un grand parti de la gauche.

La « famille ittihadi », c’est qui ?
Tous ceux qui se sont éloignés du parti à la suite des différentes crises (avec les syndicats, l’organisation de la jeunesse, etc.), qui ont parfois créé d’autres groupements mais qui ne demandent qu’à retrouver leur place au parti.

Vous pensez à Noubir Amaoui, le leader de la Confédération démocratique du travail (CDT), qui avait fait scission au 6e congrès ?
À lui et d’abord à Mohamed Sassi, qui a animé Al-Chabiba (organisation de la jeunesse), et à d’autres.

Ne croyez-vous pas que la Koutla (alliance regroupant l’USFP, l’Istiqlal et le Parti du progrès et du socialisme) a fait son temps ?
Quand on évoque la Koutla, il convient de rappeler que c’est grâce à elle qu’ont été engagées les réformes institutionnelles et politiques et qu’a vu le jour, en mars 1998, le « gouvernement d’alternance » dirigé par Abderrahmane Youssoufi. Cela dit, il ne fait pas de doute que la Koutla a besoin, aujourd’hui, d’être à la fois réactivée et adaptée. De toute façon, elle n’aura un avenir que si elle se mobilise pour résoudre le problème politique central : la réhabilitation de la chose publique. Je prétends même que seule la Koutla, précisément parce qu’elle regroupe de véritables partis, est en mesure de saisir tous les enjeux attachés à cette question et d’y répondre convenablement.

Le Mouvement de tous les démocrates (MTD), lancé par Fouad Ali El Himma, se donne les mêmes objectifsÂ
On ne peut, par principe, que se réjouir de toute initiative qui se propose de rénover l’action politique. Mais précisément parce qu’elle s’assigne un objectif aussi noble, une telle démarche devrait s’interdire scrupuleusement la création de nouveaux partis qui seraient, par la force des choses, artificiels et ne feraient que décrédibiliser encore davantage la politique. Ce qui m’importe, c’est l’USFP, qui doit jouer tout son rôle et remplir ainsi le vide. C’est à elle qu’il appartient d’abord de répondre aux exigences et défis de la rénovation de la vie politique. J’ajoute que nous avons la chance d’avoir une monarchie qui par définition rassemble, qui jouit plus que jamais de l’adhésion de toutes les sensibilités et qui est par conséquent incontestée. Il serait donc malvenu, voire malsain pour le fonctionnement de la démocratie et des institutions que tel ou tel parti soit perçu comme plus « proche » que les autres. Ce serait proprement une régression politique dont nous n’avons vraiment pas besoin.

Vous êtes trop allusif. Pouvez-vous en dire plus ?
J’ai tout dit et tout le monde comprend mes propos.

Jusqu’au gouvernement d’alternance, l’USFP se tenait, dans l’esprit ou la perception des Marocains, éloignée du Palais. N’est-il pas temps de clarifier une fois pour toutes les relations de la gauche avec la monarchie ?
Vous évoquez un passé révolu. La grande réconciliation historique a été scellée à l’occasion du référendum sur la Constitution (septembre 1996), lorsque l’USFP a appelé à voter oui, et elle a été consacrée par la formation du gouvernement d’alternance. Plus important encore, depuis dix ans, le Maroc dans son ensemble, monarchie en tête, s’est mobilisé pour la réforme et la modernisation de la société.

On a célébré le cinquantième anniversaire de la conférence de Tanger, qui avait réuni, le 27 avril 1958, les trois partis maghrébins : Istiqlal, FLN et Néo-Destour. Vous sembliez en attendre beaucoupÂ
Il n’est pas inutile de rappeler aujourd’hui que cette conférence a aidé à mettre en place une stratégie de solidarité avec nos frères algériens en guerre. C’est d’ailleurs elle qui a émis la recommandation de créer le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). En dépêchant à Tanger une délégation présidée par le Premier ministre Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, nos amis algériens ont montré qu’ils partageaient notre état d’esprit.

On a surtout retenu l’incident provoqué par Elyazghi, qui a invité l’Algérie à modifier sa position sur le Sahara occidental et suscité une réaction brutale de BelkhademÂ
Ce n’était qu’une parenthèse rapidement refermée, comme j’ai pu le constater en discutant avec la délégation algérienne. Nous savons, les uns et les autres, que nous n’avons pas les mêmes positions sur le Sahara. Mais un tel désaccord ne devrait en rien nous empêcher, lorsqu’il s’agit du Maghreb, de travailler ensemble, quitte à changer d’approche et de méthode. Ce faisant, nous serions en phase avec l’évolution historique. Depuis les indépendances, la logique de la consolidation des États-nations a prévalu au détriment de la logique de l’intégration maghrébine. Je constate que tous les pays maghrébins, et singulièrement l’Algérie et le Maroc, ne défendent plus des positions opposées en matière de politique économique : nous avons tous procédé à des réformes, nous avons tous signé les accords d’association avec l’Union européenne (UE). Au Maroc comme en Algérie, nous avons progressé sur la voie de la réconciliation nationale. Depuis dix ans, des réformes ont été menées au Maroc concernant la famille, les droits de l’homme, les régions délaissées (Nord et Est) ou encore l’amazighité. On pourrait même considérer que le projet d’autonomie au Sahara s’inspire lui aussi de la même volonté de réconciliation. En Algérie, le président Abdelaziz Bouteflika a eu le courage de lancer la politique de concorde nationale, qui a porté ses fruits.
La grande réconciliation régionale que nous appelons de nos vÂux apparaît en somme comme le prolongement naturel de cette réconciliation engagée de part et d’autre à l’échelle nationale. Le président Bouteflika est le mieux placé pour être l’homme de la grande réconciliation maghrébine. N’a-t-il pas connu les trois générations qui se sont succédé dans notre région : celle qui a lutté pour l’indépendance, celle qui a construit l’État et celle qui aujourd’hui s’interroge sur son avenir commun et ne demande qu’à bâtir enfin le Maghreb ?

Vous êtes resté ministre de l’Économie, des Finances et des Privatisations pendant dix ans. Comment considérez-vous votre bilan ?
Avec une certaine fierté. Mais je m’empresse de dire que c’est le bilan de l’équipe Maroc. Pour la première fois, nous savions, grâce à Sa Majesté, ce qu’il convenait de faire, et nous nous y sommes attelés collectivement, avec des résultats palpables. On peut citer les actions d’assainissement des entreprises publiques et des établissements financiers, les privatisations, l’augmentation des recettes (premier budget excédentaire en 2007), la réduction de la dette extérieure (de moitié en dix ans), la maîtrise de l’inflation (moins de 2 %), le compte courant extérieur (excédentaire depuis 2001) Je peux encore mentionner les progrès accomplis dans l’industrie, les services, le tourisme, le transport, le logement social, ou dans la lutte contre la pauvreté avec l’INDH (Initiative nationale de développement humain) et la généralisation du microcrédit Pendant cette période, le taux de croissance a tout simplement doublé. Il flirte en moyenne avec les 5 %, grâce surtout au PIB non agricole. On assiste à un début de diversification de l’économie avec l’émergence de nouvelles locomotives : tourisme, bâtiment, télécoms, off­shoring C’est le Maroc qui bouge.

Vos échecs ?
Je regrette surtout de ne pas avoir avancé dans le règlement du problème de la Caisse de compensation [qui sert à maintenir les prix des produits de première nécessité, NDLR] en prenant des mesures courageuses. À l’instar de ce qui a été fait par les Brésiliens et les Mexicains, nous devrions transformer ces subventions en aides directes et ciblées en faveur des populations les plus démunies. Nous l’avons fait pour l’huile sous le gouvernement Youssoufi. Le problème est sans doute plus urgent avec la hausse vertigineuse du prix des hydrocarbures et des produits alimentaires de base. En quelques années, les dotations de la Caisse sont passées de 4 milliards de dirhams à plus de 30 milliards en 2008.

Qu’est-ce qui vous fait courir ?
Je ne fais pas de la politique pour faire de la politique mais pour mettre en Âuvre une vision du Maroc axée sur la modernité et les valeurs de la liberté.

Avec vous à la tête de l’USFP, ce sera la continuité ou la rupture ?
Je représente la continuité par la force des choses, mais j’espère incarner également le changement, et donc une certaine rupture.

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