Courrier des lecteurs

Publié le 9 juin 2008 Lecture : 5 minutes.

La CPI, un signal fort ?
– J’ai appris avec stupéfaction la nouvelle de l’arrestation de Jean-Pierre Bemba, dont je ne suis pas un fan. Je ne sais s’il est coupable ou non, mais je m’interroge. Comment voulez-vous que les dictateurs quittent démocratiquement le pouvoir dans leurs pays si, un jour, ils risquent de se voir traduits devant la Cour pénale internationale ? En outre, je me demande si la CPI n’est pas une autre forme de la colonisation ou, en tout cas, une autre forme de la relation dominant-dominé. Je sais que vous me direz : « Il faut quand même punir les coupables ! » D’accord. Mais si la CPI veut vraiment encourager la démocratie dans les pays émergents, elle doit commencer par traduire en justice les responsables de la guerre en Irak pour crimes de guerre. Ainsi, cela donnera un signal fort aux autres.
Kabongo Shibwabwa, par courriel

Shocking !
– Le Cercle culturel de Lésigny ainsi que celui de Drancy, dont Mme Annie Cordy assure la double présidence, ont été extrêmement choqués par les assertions ignobles à l’égard de respectables présidents, énoncées dans l’éditorial de Marwane Ben Yahmed (J.A. n° 2473, p. 7), et particulièrement par celles concernant des élus américains, israéliens et français. L’auteur était-il dissimulé dans un placard ou sous les lits de tous ces hauts dignitaires ? Auquel cas, il devrait faire attention à son lumbago !
Serge Szmidt, par courriel

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Réponse :
Rassurez-vous, pas de lumbago en vue. Je n’ai pas eu besoin de m’introduire dans les chambres (ou les bureaux) des personnes citées. Les faits relatés dans mon éditorial sont avérés. Sauf pour les présidents français pour lesquels j’ai employé l’expression « supposés vagabondages ». MBY

La RD Congo n’est pas une femme facile !
– Le président Kabila et son équipe travaillent à la reconstruction du pays, mais pas dans l’acception de cette nouvelle forme de colonialisme que, personnellement, j’appelle « l’esclavagisme financier ». Il y a trop de pays sur le continent dont les ressources sont entièrement dédiées au service d’une dette contractée auprès de « généreux colons économiques ». La RD Congo n’est plus une femme facile. Le président Kabila et son équipe sont dans cette logique légitime. J’en veux pour preuve le fameux « contrat chinois », si controversé et qui fait couler tant d’encre, qui est un vrai défi lancé par le président Kabila et son équipe aux « bailleurs de fonds » – donneurs de leçons et poseurs de conditions – avec, en supplément, un message très clair : « Arrêtez de prendre la belle dame pour une cruche ! » J’ai applaudi des deux mains.
Le principe est simple : la RD Congo a d’immenses ressources. Elle a aussi besoin d’argent pour construire les outils nécessaires à son développement. Elle échange donc une partie (infime, quoiqu’en disent les détracteurs du contrat) de ces ressources, contre de l’argent frais injecté dans la mise en place ou la remise en état des infrastructures indispensables à son développement. Cela au lieu d’accepter un prêt à des conditions financières invalidantes pour l’économie du pays, prêt assorti de conditions qui tiennent plus du prêt « à main armée » et de l’ingérence dans la gouvernance de la RD Congo, qui est, quoi qu’on en pense, un État souverain et non pas l’aire de jeu des « grands » de ce monde.
Bernard André, Kinshasa, RD Congo

Actes barbares au pays de Mandela
– Nous avons assisté à une vague de violences ahurissantes en Afrique du Sud, principalement dirigée contre des étrangers zimbabwéens, mais aussi nigérians, camerounais On se croirait revenus aux heures les plus sombres de l’apartheid. Je me souviens encore des vagues de manifestations de soutien au peuple sud-africain à travers le Sénégal, au Cameroun, au Burkina. Bref, dans toute l’Afrique et dans le monde entier. Même s’il est vrai que la crise alimentaire que connaît le monde place les Africains dans un climat d’incertitude criante, ces actes barbares – perpétrés près de vingt ans après la fin de l’apartheid – n’honorent pas le pays de Nelson Mandela.
Mandiémé Diouf, Casablanca, Maroc

Droit de réponse à un audit explosif
– L’article intitulé « Guinée : l’audit explosif des années Conté » (J.A. n° 2471) cite la société Transco, que je dirige. Je m’inscris en faux contre les allégations mensongères proférées à l’encontre de ma société dans ledit article.
Je le cite : « Du début de l’année 2006 à la fin du premier trimestre de 2007, ajoute le rapport, 450 véhicules ont été soustraits du circuit sans être dédouanés. (Â) Des véhicules stockés dans les entrepôts du transitaire Transco
ont également été enlevés sans être liquidés. Suivant le même procédé, les droits sur 805 groupes électrogènes, 272 appareils dentaires, 271 citernes, 272 radiateurs de véhicules se sont volatilisés. »
Je soutiens formellement que Transco est indexé à tort et cela appelle de ma part les commentaires qui suivent. L’article situe les faits : « Du début de l’année 2006 à la fin du premier trimestre de 2007. » Or Transco n’a commencé à importer des véhicules et des équipements divers par sa propre Ligne maritime, pour le compte de tiers et à l’exclusion de son propre matériel, qu’à partir de 2008. De sorte qu’il lui était matériellement impossible de se rendre coupable de ce qui lui est injustement reproché dans l’article en question. Quant aux autres produits cités (« 805 groupes électrogènes, 272 appareils dentaires, 271 citernes, 272 radiateurs de véhicules »), Transco ne les a simplement jamais importés ni même stockés dans ses entrepôts. L’objet de l’accusation n’existe donc même pas ! De plus, en ce qui concerne ses propres bien d’équipements – camions, remorques, porte-engins, pièces détachées, véhicules de services -, Transco s’est toujours acquitté en toute légalité des droits et taxes pour l’ensemble de ses importations, et tous les justificatifs sont à la disposition de qui de droit.?Gamal Challoub, administrateur général, Transco SA

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Réponse :
La phrase qui concerne la société Transco est extraite d’un rapport d’audit sur le ministère de l’Économie, des Finances et du Plan, dans le chapitre relatif à la Direction nationale de la douane. Sans préjuger de la véracité des faits reprochés à Transco, J.A. s’est limité à les rapporter, sans aucune volonté d’émettre un jugement de valeur.

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