Un Premier ministre superstar ?
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Il ne ronronne pas, ne déraille pas et ne fait pas dans la demi-mesure. Il sait ce qu’il veut et donne l’impression de savoir comment l’obtenir. Avec ses réparties assassines et des arguments mastoc, Ahmed Ouyahia a fait forte impression lors du débat parlementaire. Pour un diplomate de carrière habitué à arrondir les angles et à abuser des poncifs, son discours était celui d’un dirigeant, d’un homme d’État. Les islamistes et leur pharisaïsme coutumier ont été l’objet de la plupart de ses philippiques. Pour tout dire, il les a acculés dans leurs derniers retranchements. […] Certains d’entre eux, profitant de la détresse des sinistrés du séisme, sont vraiment apparus comme la lie de la société par leurs « actions de bienfaisance » ostentatoires [qui s’apparentent à] de la récupération politique. […]
Contrairement à son prédécesseur, Ouyahia aura-t-il les coudées franches ? En d’autres termes, il n’est pas encore acquis que le locataire d’El-Mouradia [le président Bouteflika], qui veut tout régenter et apparaître comme le seul maître à bord, soit disposé à le laisser faire son travail de chef de gouvernement. Surtout qu’Ouyahia, qui est une intelligence froide mais pure, peut se donner les chances de réussir. Et c’est là que ses ennuis pourraient commencer. Un ancien ministre de Chadli a eu ces propos qu’il convient de méditer : « En Algérie, quand on est au gouvernement, il ne faut pas réussir, il ne faut pas échouer. »
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