La police tanzanienne révèle que l’auteur de l’attaque de Dar es-Salaam était un « terroriste » islamiste

Une fusillade avait fait cinq morts dans le quartier des ambassades de la capitale économique le 25 août dernier. L’assaillant, abattu par la police, était un « terroriste » islamiste, a annoncé jeudi 2 septembre la police tanzanienne.

Capture d’écran d’une vidéo, où des services de sécurité se tiennent près d’une dépouille dans une rue, à proximité de l’ambassade de France à Dar es Salaam, en Tanzanie, le 25 août 2021. © AP Photo)/NAI104/21237699578618/Image made from video/2108252131

Capture d’écran d’une vidéo, où des services de sécurité se tiennent près d’une dépouille dans une rue, à proximité de l’ambassade de France à Dar es Salaam, en Tanzanie, le 25 août 2021. © AP Photo)/NAI104/21237699578618/Image made from video/2108252131

Publié le 3 septembre 2021 Lecture : 2 minutes.

Les investigations policières ont révélé que l’assaillant, identifié sous le nom d’Hamza Mohamed, était un « terroriste », « une personne qui avait une vie secrète avec tous les indicateurs de terrorisme », a déclaré à la presse le directeur des enquêtes criminelles Camillus Wambura le 2 septembre.

« Il a passé une grande partie de son temps à apprendre sur Internet les types d’incidents terroristes comme ceux menés par les Shebab [nom de groupes djihadistes en Somalie et au Mozambique] et ISIS [groupe Etat islamique], comme le font de nombreux terroristes », a détaillé Camillus  Wambura.

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Une attaque non-revendiquée

Trois policiers et un agent de sécurité privée avaient été tués et six personnes blessées, lors de cette attaque qui n’a pour l’instant fait l’objet d’aucune revendication. L’attaque s’est déroulée le 25 août à la mi-journée sur Ali Hassan Mwinyi Road, grande avenue de Dar es-Salaam sur laquelle se trouvent plusieurs ambassades et représentations étrangères.

Après des échanges de tirs avec les forces de sécurité, l’assaillant avait été abattu alors qu’il se trouvait devant l’entrée de l’ambassade de France. « Il est passé près de moi sans me saluer et quand je l’ai salué, il n’a pas répondu. Il transpirait. Peu de temps après, nous avons entendu des coups de feu », avait raconté un témoin qui avait croisé cet homme portant une calotte blanche.

Des vidéos diffusées par un média local le montraient armé de deux fusils automatiques, vêtu d’une chemisette à carreaux et portant un kufi (calotte de prière musulmane) blanc, marchant sur un trottoir. On le voyait ensuite être abattu au milieu de la rue, après s’être brièvement réfugié dans une guérite située à l’entrée de l’ambassade de France.

Hamza Mohamed vivait avec sa mère dans un appartement à environ deux kilomètres du lieu de l’attaque. « Je le connaissais depuis qu’il était un jeune garçon. Il avait disparu, jusqu’à son retour récemment, a déclaré un voisin chauffeur de taxi, Omary Issa. C’était une personne ordinaire avec qui nous interagissions comme n’importe quel autre voisin. J’ai été vraiment choqué. »

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Des dizaines de policiers, d’hommes politiques et de citoyens tanzaniens se sont réunis vendredi à Dar es-Salaam lors d’une cérémonie en hommage aux policiers tués. Ce type d’attaque est relativement rare en Tanzanie.

Une région menacée

Le pays partage toutefois une frontière avec le Mozambique, et particulièrement avec la province de Cabo Delgado, théâtre d’une insurrection djihadiste depuis fin 2017. En octobre, un poste de police de la région de Mtwara, dans le sud du pays à 35 kilomètres de la frontière mozambicaine, avait été visé par 300 djihadistes dans une attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI).

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Au Mozambique, des groupes connus localement sous le nom de Shebab (« les jeunes » en arabe), qui ont fait allégeance à l’EI en 2019, font régner la terreur dans la province du Cabo Delgado, par des violences spectaculaires, incendiant les villages et décapitant des hommes. Le 24 mars, une attaque surprise d’ampleur contre la ville portuaire de Palma a fait des dizaines de morts et des dizaines de milliers de déplacés.

La Tanzanie a été frappée par des attaques islamistes de moindre envergure, notamment des assassinats ciblés de policiers et de responsables administratifs dans le district de Kibiti, dans l’est du pays, en 2016 et 2017.

Jeune Afrique avec AFP

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