Sitarail dans la guerre
Depuis le 19 septembre, Abdel Aziz Thiam a refusé de baisser les bras. L’enjeu économique, a-t-il martelé pendant des mois, est trop important. Et les dégâts économiques occasionnés par l’arrêt complet de l’activité de Sitarail sont énormes. Première touchée : la Côte d’Ivoire, où l’entreprise réalise 74 % de ses recettes. Car passé les premières semaines de blocage, le Burkina et le Mali se sont organisés. Ils ont utilisé des voies de contournement par le Ghana, le Togo et même, pour Bamako, par le Sénégal, pour rejoindre le port de Dakar. Ils ont ainsi pu atténuer les conséquences de la crise ivoirienne. Sitarail estimait, début avril, que la tentative de coup d’État du 19 septembre lui avait coûté 43,5 milliards de F CFA, pour un chiffre d’affaires annuel de 40 milliards de F CFA. La situation est d’autant plus catastrophique que l’année 2002 s’annonçait bien. Avant l’éclatement de la crise, elle avait déjà transporté 865 000 t de fret. Et espérait atteindre 1,2 million de tonnes de marchandises en 2002, contre 495 000 t en 1995 ; elle visait même les 1,4 million de t pour 2003. Un optimisme attesté par la commande de 50 nouveaux wagons passée… le 19 septembre.
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