Petite histoire du chemin de fer

Publié le 10 juin 2003 Lecture : 1 minute.

Il aura fallu près d’un demi-siècle pour construire les 1 260 km qui séparent Abidjan de Ouagadougou (entre 1905 et 1954) : des kilomètres de ligne à voie métrique unique, dont seule une centaine, situés au nord de la capitale burkinabè, ne sont pas exploités. Longtemps, le chemin de fer demeure le principal transporteur de passagers et de marchandises. Jusqu’en 1989, il est géré par une entreprise binationale, la mythique Régie des chemins de fer Abidjan-Niger (RAN). Une entreprise qui, parce qu’elle accorde trop de place au trafic voyageurs, finit par s’essouffler.
En 1989, le Burkina et la Côte d’Ivoire décident de se séparer. La RAN éclate en deux entités distinctes : la Société ivoirienne des chemins de fer et la Société des chemins de fer du Burkina. La scission est un échec et, en 1995, l’exploitation du réseau finalement réunifié est confiée au secteur privé sous un régime de concession. Sitarail est née.
La nouvelle compagnie choisit de donner la priorité aux marchandises (hydrocarbures, engrais, ciment, ustensiles en plastique…) dont le trafic n’a cessé d’augmenter, avec une moyenne de 1 million de tonnes transportées chaque année. Le nombre de voyageurs (400 000 par an) est en revanche resté stable, car concurrencé par les transports routiers. Les fidèles du rail sont souvent chargés, mais rarement pressés : commerçants, étudiants ou travailleurs saisonniers, il leur faut en moyenne trente-deux heures pour relier les deux villes, quand la route permet de faire le trajet en dix-huit ou vingt heures. L’état des voies ne permet pas au train de dépasser les 40 km/h. Soucieuse d’augmenter sa rentabilité, Sitarail a bien pensé faire des efforts pour raccourcir la durée du voyage. Mais une étude commandée en 2001 a montré que 8 milliards de F CFA seraient nécessaires pour la ramener à vingt-quatre heures et que, pour atteindre la barre des vingt heures, il faudrait encore investir 20 milliards. Des sommes colossales au regard de la faible rentabilité du trafic passager. Et de l’état des finances de la compagnie.

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