Petit à petit, Leoni a fait son nid

Publié le 11 juin 2003 Lecture : 2 minutes.

Sousse, son soleil, sa station balnéaire… et ses usines. Située à 140 km au sud-est de la capitale, cette ville de 500 000 habitants est une des principales zones destinées à attirer les investisseurs dans le pays. Près de 530 entreprises locales ou étrangères s’y sont installées, travaillant pour l’essentiel dans le secteur de l’habillement et du textile (35,6 %), dans l’agroalimentaire (15 %) et dans les industries mécanique et électrique (15,6 %), secteur en progression constante depuis plus de cinq ans, tant en termes de volumes d’investissements que de taux de production.
La société allemande Leoni AG est arrivée en Tunisie en 1977. Elle y fabrique du câblage électrique et électronique pour Mercedes. Sousse est son site de production le plus important, employant 2 600 personnes. Chaque année, le groupe réalise 120 millions de DT (80,9 millions d’euros) de chiffre d’affaires en Tunisie. « À la fin des années quatre-vingt, nous pensions déjà que le seul moyen de survivre dans l’industrie automobile était de trouver un site de production à faible coût, explique Günter Schüler, directeur général de Leoni en Tunisie. Cette vision à long terme a trouvé toute sa logique. » À l’époque, le pays n’avait pas encore joué la carte de la délocalisation, mais était déjà prêt à accueillir les Européens à bras ouverts.
Entre un cadre d’investissement jugé « excellent » par Günter Schüler et le bon niveau de qualification d’une main-d’oeuvre tunisienne « motivée », les motifs de satisfaction sont nombreux pour Leoni. Le directeur regrette juste quelques lacunes dans la formation des catégories intermédiaires (techniciens supérieurs). L’entreprise a d’ailleurs décidé d’investir elle-même sur des cycles de formations spécifiques. Leoni bénéficie d’une exonération d’impôts sur ses bénéfices, comme toutes les sociétés se consacrant à l’export, car l’ensemble de sa production est destinée aux unités de fabrication de Mercedes à Brême ou à Stuttgart.
La société étudie dès maintenant la future extension de son usine. « Nous voulons réaliser 1 500 embauches supplémentaires dans les cinq années à venir », affirme Günter Schüler. Le boss a déjà fait son calcul, entre les diverses exonérations et une main-d’oeuvre neuf fois moins chère qu’en Allemagne, le jeu en vaut la chandelle : « De toute façon, nous n’aurions pas les moyens d’avoir une pareille usine en Europe. » En Europe de l’Est peut-être ? « Les procédures administratives sont moins bureaucratiques en Tunisie et la stabilité sociopolitique du pays est un vrai atout aux yeux d’un investisseur. » Günter Schüler est décidément très satisfait de travailler sous le soleil de Sousse.

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