Les Maghrébins d’el-Qaïda
Publié le 10 juin 2003 Lecture : 1 minute.
Très peu de Maghrébins occupent des places de premier plan dans la hiérarchie de l’organisation dirigée par Oussama Ben Laden. En fait, on n’en recense guère qu’un seul : le Libyen Seïf el-Adl. Ce théoricien du djihad serait, selon certaines sources américaines, détenu en Iran – ce que Téhéran dément catégoriquement. En revanche, de nombreux Maghrébins sont membres de la « garde prétorienne » du chef d’el-Qaïda. Pendant son séjour soudanais (1994-1996), par exemple, celui-ci ne se déplaçait qu’escorté par une vingtaine d’Algériens circulant à bord de véhicules tout-terrain.
Au sein de l’organisation, la conception et la mise en oeuvre des actions militaires sont plutôt du ressort des Égyptiens, notamment Aymen Zawahri, qui est peut-être aujourd’hui le véritable numéro un, et Mohamed Atef (tué lors d’un bombardement de Kaboul). Les Maghrébins sont, pour des raisons évidentes (proximité géographique, importance de la communauté émigrée), plus volontiers chargés de la mise en place de réseaux « dormants » en Europe.
Selon un rapport de l’Institut international d’études stratégiques (IISS), basé à Londres, plus de 2 000 Maghrébins figureraient parmi les 18 000 combattants qui se sont évanouis dans la nature après l’offensive américaine en Afghanistan. Contre toute attente, les plus nombreux ne sont pas algériens, mais marocains et tunisiens. Pourquoi ? Parce que la plupart des vétérans algériens de la guerre d’Afghanistan sont rentrés chez eux pour faire le coup de feu dans les maquis. Et qu’ils ont été presque tous éliminés. Marocains, Tunisiens et Libyens sont, en revanche, restés en Europe, notamment au Benelux, en Allemagne et au Royaume-Uni, où ils bénéficient de soutiens logistiques indispensables pour se procurer de faux papiers d’identité. Autres paradis pour les fugitifs maghrébins d’el-Qaïda : la péninsule Arabique (Arabie saoudite, Émirats et Yémen) et la Corne de l’Afrique, notamment la Somalie, où l’absence de toute autorité centrale est pour eux une bénédiction.
