Algérie : l’usine de dessalement d’El-Maqtaa bientôt en service

Il était temps ! Après deux années de retard, l’unité d’El-Maqtaa en Algérie, la plus grande usine de dessalement au monde, devrait bientôt entrer en service. Une bonne nouvelle pour Oran, qui verra enfin ses besoins en eau potable intégralement comblés.

L’entrée en service de l’usine de dessalement d’El-Maqtaa devrait permettre de combler les besoins en eau potable de la ville d’Oran. © Simona/Flikr

L’entrée en service de l’usine de dessalement d’El-Maqtaa devrait permettre de combler les besoins en eau potable de la ville d’Oran. © Simona/Flikr

Publié le 28 février 2014 Lecture : 2 minutes.

Elle devait entrer en service à la fin de l’année 2011. Et pourtant, la plus grande usine de dessalement d’eau au monde, située à El-Maqtaa, à 100 km à l’est d’Oran, n’est toujours pas opérationnelle. Ce qui n’empêche pas les autorités locales de se montrer confiantes. Le 8 janvier, Hocine Necib, le ministre des Ressources en eau, assurait que l’unité fonctionnerait dans un délai de trois mois. Pour l’heure, il est difficile de savoir si cette nouvelle échéance sera respectée.

L’unité d’El-Maqtaa devrait disposer d’une capacité de 500 000 mètres cubes par jour.

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Essais techniques

De son côté, le service de presse du constructeur singapourien Hyflux – certainement échaudé par les nombreux contretemps – se veut plus prudent : « Le groupe a d’ores et déjà franchi de nombreuses étapes dans le processus de finalisation de l’usine. Nous attendons d’avoir terminé la dernière phase de tests pour la mettre en service. »

D’après des sources locales, citées dans la presse algérienne, le leader asiatique du dessalement aurait procédé avec succès à des essais techniques en décembre 2013.

Pour justifier un tel retard, plusieurs raisons sont avancées, comme le raccordement tardif du chantier à l’électricité, ou l’incendie qui s’est propagé au coeur du complexe industriel en 2012, provoquant d’importants dégâts matériels.

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Osmose

D’une capacité de 500 000 mètres cubes par jour, l’usine, établie sur 17,4 ha, a été construite dans le cadre d’un contrat dit « build own operate », intégrant une concession de trente ans. Elle sera exploitée par la filiale locale de Hyflux, créée en 2008, et codétenue à hauteur de 49 % par Algerian Energy Company (AEC), une co-entreprise qui réunit les groupes publics Sonatrach et Sonelgaz. Le prix du mètre cube produit, grâce à la technologie dite « d’osmose inverse », qui utilise des membranes pour la filtration, sera vendu à 0,55 dollar aux deux clients, l’Algérienne des eaux (ADE) et Sonatrach.

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Au total, un investissement de 492 millions de dollars (360 millions d’euros) a été nécessaire. Il a été financé à 70 % par des emprunts auprès des banques publiques algériennes et à 30 % par des prêts octroyés par les actionnaires de la société mixte Tahlyat Myah Magtaa, chargée du projet (AEC, ADE et MenaSpring Pte Ltd, filiale d’Hyflux).

Approvisionnement

Outre l’approvisionnement en eau potable de la wilaya d’Oran, dont les besoins journaliers sont estimés à 325 000 m3, l’usine d’El-Maqtaa permettra aussi d’alimenter les wilayas voisines de l’Ouest algérien (Mostaganem, Relizane, Tiaret), très souvent affectées par la sécheresse.

Cette usine fait partie d’un ambitieux programme gouvernemental qui vise à réaliser 43 stations de dessalement à travers le territoire d’ici à 2019, et à faire du pays un pionnier dans le domaine en Afrique.

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