Guinée : condamnations internationales après le coup de force contre Alpha Condé

Les militaires qui ont renversé Alpha Condé ont convoqué, ce lundi 6 septembre, les ministres sortants, précisant que « tout refus sera considéré comme une rébellion ».

Des militaires guinéens dans le quartier de Kaloum, dans le centre de Conakry, capitale de la Guinée, le 5 septembre 2021. © CELLOU BINANI/AFP

Des militaires guinéens dans le quartier de Kaloum, dans le centre de Conakry, capitale de la Guinée, le 5 septembre 2021. © CELLOU BINANI/AFP

Publié le 6 septembre 2021 Lecture : 2 minutes.

Les officiers qui ont renversé dimanche le président Alpha Condé et proclamé la dissolution des institutions ont annoncé l’instauration d’un couvre-feu dans tout le pays « jusqu’à nouvel ordre », ainsi que le remplacement des gouverneurs et préfets par des militaires dans les régions.

Dans un second communiqué lu dimanche soir à la télévision nationale, ils ont aussi dit convoquer les ministres sortants et les présidents des institutions à une réunion ce lundi à 11h (locales et GMT) à Conakry. « Tout refus de se présenter sera considéré comme une rébellion » contre le comité instauré par les putschistes pour diriger le pays, ont-ils ajouté.

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« L’intégrité physique de l’ancien président n’est pas engagée »

« Le couvre-feu est instauré à partir de 20h sur toute l’étendue du territoire national et ce jusqu’à nouvel ordre », ont précisé les militaires, appelant toutefois les fonctionnaires à se rendre au travail lundi. Ils ont également appelé « toutes les unités [militaires] de l’intérieur [du pays] de garder la sérénité et d’éviter les mouvements vers Conakry ».

« L’intégrité physique et morale de l’ancien président n’est pas engagée, ont-ils assuré. Nous avons pris toutes les mesures pour qu’il ait accès à des soins de santé ».

Parmi les premiers à réagir, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a « fermement » condamné « toute prise de pouvoir » en Guinée « par la force du fusil », appelant « à la libération immédiate du président Alpha Condé ».

Condamnation des institutions africaines

Félix Tshisekedi, président en exercice de l’Union africaine (UA), et Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, ont également réagi dimanche, condamnant « toute prise de pouvoir par la force et demandent la libération immédiate du président Alpha Condé ». Ils ont appelé à une réunion d’urgence de l’organisation.

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Le Ghanéen Nana Akufo-Addo, président en exercice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), a de son côté exigé « le respect de l’intégrité physique » du chef de l’État guinéen, sa libération immédiate et « le retour à l’ordre constitutionnel sous peine de sanctions ».

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Paris et Washington condamnent

La France a dit se joindre à l’appel à « la libération immédiate et sans condition du président Condé », à l’image du chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, qui « invite tous les acteurs à agir dans le respect de l’état de droit, de l’intérêt de la paix et pour le bien-être de la population guinéenne ».

Les États-Unis ont eux aussi « condamné les événements qui se sont déroulés à Conakry ». Dans un communiqué, le département d’État a affirmé que la violence et les mesures extra-constitutionnelles ne feraient qu’éroder les perspectives de paix, de stabilité et de prospérité de la Guinée. J. Peter Pham, ancien envoyé spécial des États-Unis dans le Sahel, a pour sa part qualifié « d’inquiétant » ce coup d’État. « Quelle que soit la justification donnée, un changement de régime extra-constitutionnel est toujours déstabilisant pour un pays (et mauvais pour son économie) », a commenté le diplomate américain.

Avec AFP

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