Abidjan étanche sa soif
Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, est en chantier. Objectif : amener de l’eau potable dans la ville en allant la chercher à sa source… située à plus de 50 km.
Abidjan vit une opération à coeur ouvert. Partout dans la capitale, des ouvriers creusent des tranchées pour y installer des canalisations. Des artères qui devraient être capables d’apporter de l’eau aux habitants d’ici à l’année prochaine. « Actuellement, nous estimons le déficit à environ 150 000 m3 par jour [de quoi subvenir aux besoins de 1,8 million d’habitants à raison de 80 litres chacun] », explique Antoine Koffi Djaa, conseiller du ministre des Infrastructures économiques.
noreferrer" target="_blank">Pendant plus de dix ans, l’absence d’investissements et la croissance urbaine ont rendu la situation intenable. Dans certains quartiers, les robinets ne coulent qu’au milieu de la nuit. Le chantier le plus important concerne la production de 80 000 m3 d’eau par jour et leur acheminement depuis la nappe de Bonoua, située à plus de 50 km d’Abidjan. Un projet de 50 milliards de F CFA (environ 76 millions d’euros), financé par un prêt de la China Exim Bank, auquel l’État contribue en mettant à disposition le foncier nécessaire. Soixante-dix pour cent de ce montant sera utilisé pour la pose de 130 km de canalisations, gérée par la Compagnie d’ingénierie géologique de Chine (CGC).
Pompes
C’est à Port-Bouët, au sud de la capitale, que les Abidjanais peuvent mesurer l’état d’avancement du projet. La CGC y construit deux réservoirs tampons de 5 000 m3 à partir desquels sera notamment alimenté le château d’eau de Koumassi. Fin janvier, les deux cylindres de 7 m de hauteur et de 30 m de diamètre étaient quasiment terminés.
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Les ouvriers se concentrent désormais sur la construction de la station de reprise dont les pompes permettront de pousser l’eau vers la capitale.
Sur le chantier, plus d’une centaine de manoeuvres ivoiriens s’activent sous le contrôle d’ingénieurs chinois. Pour l’heure, les délais sont respectés. Mais les équipes pourraient être doublées. Pas question pour la CGC de payer des pénalités, fixées à un millième du coût du projet par jour de retard.
Les infrastructures terminées, la Société de distribution d’eau de la Côte d’Ivoire (Sodeci) installera une pompe chloreuse et du matériel de télégestion pour une mise en service prévue en décembre 2014.
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