Côte d’Ivoire, Sénégal, Nigeria… Ils ont moins de 40 ans et prennent les affaires en main en Afrique de l’Ouest

En politique ou dans le sport, au sein d’un cabinet de conseil ou dans la finance, ils ont fait de l’audace et de l’ambition les moteurs de leur trajectoire. Portraits de ces hommes et de ces femmes qui, de Niamey à Abidjan, ont décidé de ne pas attendre qu’on leur fasse une place.

De gauche à droite : Hafou Touré-Samb, Prudence Ogatcha, Oyindamola Johnson, Issouf Nikiema, Laureen Kouassi-Olsson, Jean-Luc Agboyibo © MONTAGE JA : HTS Partners ; DR ; François-Xavier Freland pour JA ; Vincent FOURNIER/JA

De gauche à droite : Hafou Touré-Samb, Prudence Ogatcha, Oyindamola Johnson, Issouf Nikiema, Laureen Kouassi-Olsson, Jean-Luc Agboyibo © MONTAGE JA : HTS Partners ; DR ; François-Xavier Freland pour JA ; Vincent FOURNIER/JA

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Publié le 12 septembre 2021 Lecture : 14 minutes.

En Afrique, les seniors sont redoutables. On loue leur sagesse, mais ce sont leurs ego qui souvent s’illustrent. Et quand ils tiennent les rênes, difficile de les leur faire lâcher. Au sein des gouvernements, tout en haut de l’ordre protocolaire, avoir 60 ans ou presque est un minimum. Romuald Wadagni, ministre d’État chargé des Finances au Bénin, 45 ans, et Antoine Diome, ministre de l’Intérieur du Sénégal, 47 ans, font en la matière figures d’exception, tout comme le colonel malien Assimi Goïta, 38 ans, qui en prenant le palais de Koulouba façon panzer participe à sa manière au renouvellement de la classe dirigeante.

« Patiente comme nous avons patienté », semblent dire dans leur ensemble les élites ouest-africaines à la jeunesse. Car dans les entreprises, en dehors des multinationales, qui imposent des limites d’âge à leurs cadres, le régime est le même. Les héritiers n’ont en la matière pas davantage de privilège et doivent bien souvent attendre le décès de leur géniteur, ou quasiment, pour enfin diriger les affaires familiales.

Une révolution mentale nécessaire

Pourtant dans les rues, la jeunesse saute aux yeux. Elle est partout. Un Ouest-Africain sur deux a moins de 18 ans et la plupart vont vivre de petits jobs mal payés, rêvant devant Instagram de Ligue des champions et de star-system. Moins de 5 % des élèves entrés à l’école primaire poursuivent leurs études après le bac et il manque chaque année des millions d’emplois formels pour intégrer les actifs qui arrivent sur le marché du travail. Politiques et décideurs économiques doivent faire bien plus pour que le continent ne se transforme pas en bombe démographique.

Un Ouest-Africain sur deux a moins de 18 ans et la plupart vont vivre de petits jobs mal payés

Augmenter les budgets de l’éducation, faciliter l’accès aux formations professionnelles et continues, stimuler la création d’entreprise, mais aussi faire évoluer les mentalités et partager les responsabilités. Plutôt que de cantonner tous ces « petits » aux tâches ingrates, leur faire la courte échelle, pour qu’ils et elles puissent, plus qu’aujourd’hui, apporter leur contribution au décollage du continent.

Une révolution mentale, qui passe par la valorisation de nouveaux modèles. Dans le monde des affaires, de l’éducation, de la politique, ils sont un certain nombre, malgré tous les obstacles, à parvenir avant 40 ans à briser le plafond de verre et prendre les choses en main. Des parcours inspirants pour les jeunes et les moins jeunes.

• Issouf Nikiema, remuant député-maire de Komsilga

L'ancien député-maire UPC de Komsilga Issouf Nikièma. © DR

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