Huile de palme : « Après la poussée haussière, gare à la chute ! »

Le cours de l’huile de palme a progressé de 46,73 % au cours des six derniers mois, mais cette flambée pourrait ne pas durer et une nouvelle chute des cours est possible. Décryptage avec Edward George, directeur de la recherche sur les matières premières agricoles d’Ecobank.

Edward George, directeur de la recherche sur les matières premières agricoles d’Ecobank. DR

Edward George, directeur de la recherche sur les matières premières agricoles d’Ecobank. DR

edward George

Publié le 27 février 2014 Lecture : 1 minute.

Après avoir chuté en 2012 pour tomber en fin d’année à 2 042 ringgits la tonne (496 euros) sur la place de Kuala Lumpur, le cours de l’huile de palme a entamé une forte remontée à partir de juin 2013 et a même flambé en novembre et décembre. Il a ainsi progressé de 46,73 % ces six derniers mois, pour atteindre 3 633 ringgits (882 euros) la tonne aujourd’hui.

Explications

la suite après cette publicité

Il y a plusieurs raisons à cela. Primo, les exportations indonésiennes et malaisiennes ont fléchi, la production de ces deux pays – 85 % des volumes mondiaux – alimentant en priorité les filières agro-industrielles locales. Secundo, les traders ont anticipé un probable léger recul de la production indonésienne pour la première fois depuis 1998.

Enfin, l’Indonésie, qui s’est engagée sur la voie des biocarburants, impose depuis le 1er janvier l’incorporation d’au moins 10 % d’huile dans la fabrication du diesel. La Malaisie pourrait d’ailleurs lui emboîter le pas en adoptant une mesure similaire.

Sommet

la suite après cette publicité

Malgré cette poussée haussière, le prix de l’huile de palme demeure bien en deçà du sommet de février 2011 – il avait alors atteint 3 982 ringgits (966 euros) la tonne. La hausse devrait donc se poursuivre dans les prochains mois.

Par la suite, il est probable que l’annonce du chiffre de la production malaisienne, qui devrait être record, et la forte disponibilité mondiale de soja entraîneront une nouvelle brusque chute du cours entre juillet et septembre prochains.

la suite après cette publicité

Cette volatilité des prix ne devrait cependant pas trop affecter les producteurs africains, contrairement à leurs homologues asiatiques. L’immense majorité de leur production est en effet écoulée au niveau régional, niveau auquel la demande demeurera très forte. »

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires