Croissance lybienne, attention mirage !

En apparence, la multiplication des commerces est un bon signe. Mais sans grands investissements ni réformes ambitieuses, le décollage n’est pas durable en Libye.

L’enseigne Monoprix a ouvert un magasin à Tripoli en février 2014. © Monoprix

L’enseigne Monoprix a ouvert un magasin à Tripoli en février 2014. © Monoprix

Publié le 24 février 2014 Lecture : 2 minutes.

Après un repas au tout nouveau restaurant Beyrouth, les clients peuvent pousser jusqu’à Debenhams, Marks & Spencer ou Mango, avant de prendre un café chez Cinnabon. Nous ne sommes pas dans un centre commercial de Dubaï, mais dans une rue commerçante de Tripoli. Malgré les coups de feu des milices, le commerce de détail explose dans la capitale.

Nous n’avons vu aucun développement, aucun investissement après la révolution, déplore un économiste libyen.

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Un mouvement qui s’accompagne d’un bond de la construction à travers la Libye, dopée notamment par la hausse des salaires des fonctionnaires et le recrutement de dizaines de milliers de miliciens par le gouvernement. La résurrection de ces petites entreprises est-elle durable ?

La Libye souffre encore d’immenses problèmes macroéconomiques, aggravés par le blocage des installations pétrolières.

Bien que la chute de Mouammar Kaddafi ait permis d’entamer une période de capitalisme sans entrave, la plupart des réglementations de l’ancien régime et le malaise bureaucratique perdurent, entretenant les inquiétudes de ceux qui pourraient envisager des investissements importants.

Les investissements sont rares

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Les grands investissements susceptibles de créer de l’emploi restent rares, et beaucoup de nouvelles entreprises emploient surtout du personnel étranger et vendent des marchandises importées, faisant sortir l’argent du pays. 

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« Sur le long terme, il n’y a rien, déplore Abouzom Allafi, économiste à l’université de Sabha. Nous n’avons vu aucun développement après la révolution, aucun investissement. Dès que quelqu’un gagne un peu d’argent, la première chose qui lui vient à l’esprit est d’ouvrir une boutique. Ce n’est pas durable. »

De nouveaux restaurants, lancés notamment par des entrepreneurs turcs ou syriens, ont fleuri jusque dans des villes reculées comme Sabha ou Derna, où ils sont devenus un élément de base de la vie nocturne.

« Les Turcs sont culturellement proches de nous et ont une tolérance au risque plus élevée que les autres hommes d’affaires, de sorte qu’ils sont les bienvenus », explique Sam Zaptia, rédacteur en chef du quotidien anglophone Libya Herald, qui conclut : « Ici, nous aimons les kebabs. »

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