Tunisie : comment Kaïs Saïed a – pour le moment – relancé la production de phosphate

En berne depuis 2011 à cause de blocages sociaux, la production de phosphate connaît un bond depuis le 25 juillet et le coup de force du président Kaïs Saïed. Mais le secteur demeure fragile.

Kais Saïed, le 23 octobre 2019 lors de sa prestation de serment devant l’Assemblée. © REUTERS/Zoubeir Souiss

Kais Saïed, le 23 octobre 2019 lors de sa prestation de serment devant l’Assemblée. © REUTERS/Zoubeir Souiss

MATHIEU-GALTIER_2024

Publié le 7 septembre 2021 Lecture : 3 minutes.

« Notre carnet de commandes est rempli jusqu’à février. Avec la fluidification du transport routier et ferroviaire grâce à la fin des mouvements sociaux, la Compagnie de phosphate de Gafsa peut nous livrer en matière première en temps et en heure », se réjouit Abdelwaheb Ajroud, directeur général du Groupe chimique tunisien (GCT), entreprise publique de transformation du phosphate.

Le dirigeant table sur une augmentation de 20 % de l’activité en février. L’embellie annoncée contraste avec le mois de septembre 2020, qui avait vu la Tunisie, un temps cinquième producteur mondial de phosphate, devoir importer le minerai de son voisin algérien pour permettre au GCT de faire tourner ses usines.

Dans l’euphorie liée à la reprise en main du président, les lignes ferroviaires ont été libérées

Depuis 2011, les barrages pour empêcher les trains et les camions de transport et les blocages des sites d’extraction de la Compagnie de phosphate de Gafsa (CPG) se succèdent, au point que la Tunisie a dégringolé au douzième rang mondial. La population du gouvernorat de Gafsa, dans le sud du pays, a pris l’habitude de paralyser la principale entreprise de la région pour se faire entendre des autorités et exiger des emplois. Le taux de pauvreté y est de 18 %, contre 15 % au niveau national.

La confiance retrouvée des habitants du bassin minier

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