Rééquilibrage ou réajustement ?

Publié le 10 mai 2005 Lecture : 1 minute.

Une injustice qui frappait un des trois partis de l’alliance présidentielle, le Mouvement de la société pour la paix (MSP, ex-Hamas), a été réparée. Son leader, Bouguerra Soltani, a été nommé ministre d’État dans la nouvelle équipe d’Ahmed Ouyahia. À force de se plaindre de la sous-représentation de sa formation (4 portefeuilles dans le gouvernement sortant, contre 5 dans le nouveau), Soltani a fini par avoir gain de cause. Les islamistes peuvent désormais affirmer que leur chef est l’égal du patron du FLN, Abdelaziz Belkhadem. Toutefois, certains d’entre eux devraient mal accepter l’idée que Bouguerra Soltani consente à travailler sous les ordres du leader d’un autre partenaire au sein de l’alliance : le Premier ministre Ahmed Ouyahia, secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND).
L’ancien parti unique est le grand perdant de ce remaniement. Le FLN voit, impuissant, lui échapper trois maroquins (Affaires étrangères, Communication, Tourisme) et une ministre déléguée (Sakina Messadi, qui était chargée de la Communauté nationale à l’étranger). Seule consolation : il retrouve le portefeuille de l’Industrie. Plutôt maigre. Belkhadem aura du mal à expliquer à sa base pourquoi la première force politique du pays ne dirige pas l’exécutif et ne dispose d’aucun poste de souveraineté ou stratégique. En fait, les maroquins les plus sensibles n’obéissent à aucun critère d’équilibre politique, formant le domaine réservé du chef de l’État. Diplomatie, Intérieur, Finances, Énergie ou Justice sont confiés à des technocrates réputés membres du club fermé des « Boutef’s Boys ».
Deux ministres partent sur la pointe des pieds : Mourad Redjimi abandonne la Santé, et Nouredine Boukrouh le Commerce. Il était reproché au premier la lenteur de la réforme hospitalière et une multiplication des conflits sociaux dans son secteur. Quant au second, il accusait lui aussi beaucoup de retard dans le dossier de l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Rééquilibrage, réajustement ou simple lifting ? Quoi qu’il en soit, le président Abdelaziz Bouteflika ne peut plus s’abriter derrière des erreurs de casting.

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