Quand la musique adoucit les maux…

Le festival Music Ébène, dont la première édition s’est déroulée à Dakar du 28 au 30 avril, s’est trouvé une cause : la lutte contre le paludisme.

Publié le 9 mai 2005 Lecture : 2 minutes.

Exsangue mais heureuse, Seynabou Sy ! Ce dimanche 1er mai, à Dakar, à 5 heures du matin, la première édition du festival Music Ébène touche à sa fin. Omar Pene parvient à ranimer l’ardeur des deux mille spectateurs « survivants ». En coulisses, c’est déjà l’heure du bilan et des souvenirs pour son organisatrice. Jeudi 28 avril, le concert « spécial rap », au Centre culturel, avec Dakar All Stars, Carlou D., la coqueluche actuelle des teenagers locaux, et les stars rap-ragga Daara-J. Intimité, effervescence adolescente et messages « conscientisants » à gogo. Le lendemain, soirée de gala, dans un restaurant fréquenté par le Tout-Dakar, et un Koffi Olomide qui avait abandonné le lancer de dédicaces lucratives pour redevenir chanteur (exceptionnel) et promoteur de la bonne cause antipaludisme. Enfin, cette soirée, au stade Iba-Mar-Diop, à l’affiche équilibrée (Orent’chy, Coumba Gawlo, Ismaël Lô…).
L’ex-animatrice de MCM Africa, plus connue sous le nom de Bijou, voulait mettre sur pied un festival à taille humaine, après avoir été, en 2004 (là encore, au Sénégal), l’organisatrice de cette grosse machine qu’était le Coca-Cola Ebony Festival. Une manifestation qui serait un rendez-vous annuel, axé sur la musique africaine urbaine. « Je voulais aussi qu’elle fasse vibrer le continent de façon positive. Il fallait donc trouver une cause. Or la lutte contre le paludisme, ce n’est pas seulement une question d’argent, mais aussi de volonté politique, de comportement. » L’argent tiré des ventes de billets à Iba-Mar-Diop sera donc consacré à l’achat de moustiquaires, alors que l’un des partenaires principaux, les laboratoires Pfizer, un des rares grands de l’industrie pharmaceutique internationale installé sur le continent, fera don de médicaments.
Et tant pis pour les esprits chagrins qui trouvaient qu’organiser un festival antipalu quelque six semaines après celui de Youssou Ndour, toujours à Dakar, cela faisait un peu désordre… « On est arrivé en même temps, avec un projet similaire. Et alors ? Est-ce qu’une cause aussi vitale que la lutte contre la malaria ne mérite pas plusieurs manifestations ? Les soutiens de « You » étaient internationaux. Les miens étaient locaux, se situaient dans le sillage de la Journée africaine contre le paludisme, le 26 avril. Ces deux événements se complètent, ils sont un coup d’envoi et j’espère qu’ils seront suivis de toute une série d’événements. » En tout cas, pas de doute pour Seynabou : « Cet arbre-là, on va le faire grandir. » Une deuxième édition de Music Ébène, toujours dédiée à la même cause, se tiendra dans la capitale sénégalaise en avril 2006.

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