Côte d’Ivoire : quand Koffi Olomidé fait sa diva au Femua

Le patron du quartier latin a livré un concert éclair le 12 septembre dernier à Abidjan, devant un public ivoirien une nouvelle fois lésé.

Le chanteur congolais Koffi Olomidé sur la scène du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua) à Abidjan, le 12 septembre 2021. © SIA KAMBOU/AFP

Le chanteur congolais Koffi Olomidé sur la scène du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua) à Abidjan, le 12 septembre 2021. © SIA KAMBOU/AFP

eva sauphie

Publié le 13 septembre 2021 Lecture : 2 minutes.

« Ça sent la fin de sa carrière », lance, amer, un festivalier sur le terrain de l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJS), là où s’est tenu jusqu’au 12 septembre le Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua). « Il est connu pour ne pas tenir ses engagements, surtout à Abidjan », souffle un autre. En 2017 déjà, Koffi Olomidé annulait son concert abidjanais pour des raisons de droits à l’image. L’année suivante le chanteur congolais présentait son « Mea culpa », titre d’une série de deux concerts livrés notamment à l’hôtel Ivoire.

Si le roi du tcha-tcho a cette fois daigné fouler la scène du Femua, il n’aura offert en tout et pour tout que dix-huit minutes de spectacle. Une mauvaise publicité à l’approche de son grand concert à l’U Arena prévu en novembre prochain à Paris. Et un nouveau manque de considération pour ses fans locaux. Tout de cuir vêtu, le « Rambo » se présente au public, la tête auréolée d’une coiffe à l’imprimé léopard, façon Mobutu.

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Départ précipité

Il est 6 heures du matin, les premières notes de Magic in the Air peuvent résonner sur l’aire de l’INJS. La tardive prestation du patron, initialement programmée à 4 heures, n’a pas de quoi décourager les visiteurs, qui reprennent tous en chœur le refrain du tube de Magic System, l’hymne du festival. Entouré de musiciens locaux et de ses danseuses, Koffi Olomidé appelle l’auteur du morceau au micro. « A’Salfo n’est même pas là », finit-il par pester en ne voyant pas arriver la star du zouglou, commissaire général de l’événement. Deux morceaux de son propre répertoire plus tard, la « Légende », du nom de son prochain album à paraître en novembre prochain, n’aura pas honoré son titre. C’est énervée que la tête d’affiche quitte la scène devant un public déconcerté. Un départ précipité qu’il a justifié par un public trop maigre pour son égo surdimensionné.

Fally Ipupa, Papa Wemba, Tiken Jah Fakoly… Nombreuses sont pourtant les stars de la musique africaine à avoir joué au soleil levant sur la scène du Femua, respectant ainsi leurs engagements en dépit des retards classiques de ce genre de manifestations. Mais Koffi Olomidé n’a pas la même classe. Si le public a été lésé, les journalistes n’ont pas été en reste. Le vieux crooner a décliné à deux reprises l’ensemble des interviews prévus pour la presse locale et internationale. L’une des raisons invoquées : un rendez-vous manucure. Koffi Olomidé a bien les accessoires d’une diva, mais il n’en a plus l’étoffe.

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