Pathologies hydriques

Véhiculant bactéries et virus, l’eau, source de vie, provoque souvent maladies et décès.

Publié le 10 février 2004 Lecture : 2 minutes.

On qualifie l’eau de « source de vie ». Mais elle peut tout aussi bien causer la mort. L’eau véhicule en effet de nombreux micro-organismes, bactéries ou virus, qui s’y développent, ainsi que de multiples parasites. Si l’Europe a connu de nombreuses catastrophes sanitaires liées à la mauvaise qualité de l’eau, dont l’une des dernières fut l’épidémie de choléra qui sévit au XIXe siècle, ces pathologies hydriques sont désormais l’apanage des pays en développement, c’est-à-dire ceux où il n’existe pas de bonnes conditions d’hygiène. En outre, ces régions défavorisées se trouvent être pour la plupart celles où sévit un climat chaud et humide, propice à la multiplication des parasites.
La transmission de ces maladies se fait en général par ingestion d’eau souillée par les déjections humaines et animales. Le vibrion cholérique, agent responsable du choléra, colonise ainsi les intestins d’un humain qui aurait absorbé de l’eau ou des aliments souillés. S’ensuivent une sévère diarrhée et une très forte déshydratation, qui, si elles ne sont pas traitées, entraînent la mort dans 50 % des cas. En 2000, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recensait 140 000 cas de choléra à travers le monde, dont 5 000 mortels. Ces décès sont survenus pour 87 % d’entre eux en Afrique, une des seules régions au monde avec l’Asie où cette maladie est encore largement répandue. Les maladies diarrhéiques en général représentant 4 % des décès à l’échelle mondiale.
La plupart des 2,2 millions de personnes succombant chaque année à ces infections, en grande majorité causées par un micro-organisme vivant dans une eau polluée, sont des enfants vivant dans les pays en développement.
C’est aussi dans les points d’eau stagnante que de nombreux parasites rencontrent leurs hôtes, lesquels leur permettront ensuite de pénétrer le corps humain. Ainsi la bilharziose est-elle transmise par un ver microscopique dont l’hôte est un mollusque qui prolifère dans les champs irrigués où les paysans travaillant sans protection sont contaminés. Ce ver se développe ensuite dans le corps humain où il provoque de graves troubles du foie, de la vessie et des intestins. Autrefois limitée aux zones rurales, cette maladie, qui touche 200 millions de personnes selon des formes plus ou moins graves, s’étend désormais aux zones urbaines en Afrique et en Asie. L’OMS estime que 80 % des nouvelles contaminations se produisent au sud du Sahara. La plus connue – et la plus répandue – des maladies parasitaires hydriques est sans conteste le paludisme. L’anophèle, le moustique vecteur, se reproduit en effet dans les zones chaudes et humides où il est infesté par le Plasmodium falciparum, qu’il transmet ensuite à l’homme en lui suçant le sang. On estime entre 300 millions et 500 millions les cas de paludisme, causant chaque année un million de décès environ, dont 90 % en Afrique subsaharienne.
Ces exemples ne recensent que quelques-unes des vingt-cinq pathologies causées par l’absorption, le contact ou la proximité d’eau insalubre et l’absence d’hygiène, comme l’inexistence de latrines septiques. Chaque jour, 6 000 enfants décèdent des conséquences d’une maladie hydrique dans les pays en développement.

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