Okocha signe le 1 000e but

Publié le 6 février 2004 Lecture : 2 minutes.

Grosse bourgade agricole de trente-cinq mille habitants, Djemmal est connue en Tunisie pour ses huileries et son marché hebdomadaire – l’un des mieux fournis de la région. La voilà entrée dans l’histoire de la Coupe d’Afrique des nations (CAN). Pendant plus de trois semaines, son petit stade, qui accueille habituellement de modestes footballeurs de division régionale, a servi de terrain d’entraînement aux célèbres Super Eagles du Nigeria. En cet après-midi du 29 janvier, sous la conduite de Christian Chukwu, Jay Jay Okocha, Nwankwo Kanu et autres Julius Aghahowa s’amusent à caresser le ballon, histoire de retrouver le plaisir de jouer qui les avait fuis devant le Maroc (0-1). Puis la troupe regagne son repaire de Monastir. La nuit venue, les internationaux Celestine Babayaro (Chelsea), Victor Agali (Schalke O4, Allemagne) et Yakubu Aiyegbeni (Portsmouth) disparaissent de leurs chambres… Le lendemain, les trois fêtards sont exclus de la sélection et font donc leurs valises.
Okocha et ses frères, qui souhaitaient voir levée la sanction, accusent le coup. Le samedi 31 janvier, dans le coquet stade Benjennet de Monastir, ils entament leur confrontation avec les Bafana Bafana sud-africains avec une certaine détermination. À la cinquième minute, le défenseur Joseph Yobo hérite d’un ballon mal renvoyé et décoche un tir qui fait mouche : 1-0. Puis les Super Eagles retombent dans un jeu statique et cèdent du terrain au fil des minutes. Jusqu’à ce qu’intervienne un acteur supposé neutre : l’arbitre. En l’occurrence le vétéran Mohamed Ali Bujsaim, des Émirats arabes unis. À la soixante-quatrième minute, il siffle un pénalty imaginaire contre le remarquable défenseur sud-africain Aaron Mokoena. Toujours est-il que sa décision fait un heureux : Jay Jay Okocha. Le capitaine nigérian s’élance et trompe Emile Baron. Les Bafana Bafana encaisseront deux autres buts.
Le match n’est pas terminé que le speaker du stade annonce que le président de la CAF remettra une plaquette commémorative à Okocha, auteur, grâce à ce penalty, du millième but de l’histoire de la CAN ! Suprême attention (sic), le principal sponsor du tournoi lui offrira des minutes de communication téléphonique gratuites… Petite fausse note : aucun officiel ne pense à associer à la cérémonie un des prestigieux goleadors de la CAN, Roger Milla, présent dans les tribunes VIP. La cérémonie se déroule d’ailleurs en l’absence de tout footballeur. Commentaire de Joseph-Antoine Bell, témoin de la scène : « Cela manque de classe ! » Okocha recevra aussi à son hôtel l’Oscar du meilleur joueur africain, décerné annuellement par les auditeurs de la BBC. Six jours après, ses coéquipiers bannis sont réintégrés. Ainsi va le Nigeria…

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