Notre pari en Algérie

Publié le 10 février 2004 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique/l’intelligent a fêté en novembre 2003 le cinquième anniversaire de son retour en Algérie. Interdit en juillet 1976, sous Boumedienne, Jeune Afrique a fait une réapparition timide sur le marché algérien à partir de novembre 1998. Une si longue absence a forcément des conséquences : toute une génération d’Algériens n’a pas vécu l’évolution de votre hebdomadaire. Loin des yeux, loin du coeur…
Pour célébrer cet anniversaire et nous rapprocher de nos lecteurs, nous avons baissé de 33 % le prix de vente local, en le ramenant de 150 à 100 dinars depuis le n° 2239 du 7 décembre 2003. Conjugué à une couverture rédactionnelle plus régulière, ce choix – et un véritable défi – s’est révélé fructueux : les ventes ont quasiment doublé.
L’Algérie est un pays fascinant, complexe et difficile à cerner. Les sujets d’enquête sont nombreux : une élection présidentielle déterminante pour l’avenir, une économie qui hésite encore entre des réflexes hérités du passé et le libéralisme annoncé, une société qui change peut-être plus vite que chez les voisins marocain ou tunisien… Et, surtout, des gens, célèbres ou anonymes, qui se battent chaque jour pour que les choses s’améliorent. Un peu partout dans le pays, la société civile prend le relais des politiques. Des universitaires, des avocats, des femmes, des médecins, des chefs d’entreprise ou des artistes prennent la parole, proposent des solutions, luttent contre l’immobilisme trop longtemps de rigueur.
Pour toutes ces raisons, l’Algérie mérite qu’on suive son évolution de plus près. Ceux qui ont grandi sans J.A.I. apprennent à nous connaître. Ceux qui ne nous ont jamais perdu de vue – un véritable « marché noir » s’était organisé pendant la longue période de censure – ont suivi les changements, de titre et de contenu, avec une certaine nostalgie. L’intelligent a rejoint Jeune Afrique sans qu’ils en comprennent vraiment le sens. Qu’ils se rassurent, J.A.I. veillera toujours à porter un regard différent, plus proche et toujours éclairé sur l’actualité de leur pays et du continent en général. Nous voulons compter en Algérie parce que l’Algérie compte à nos yeux. Toute l’Algérie.
Vous pourrez lire dans le présent numéro l’enquête de Cherif Ouazani consacrée à l’armée et à la présidentielle d’avril. La semaine prochaine ? Il vous sera proposé un dossier spécial d’une trentaine de pages dédié au bilan de la période 1999-2004. Nous avons également programmé des « Grandes Interviews », comme celle que nous a accordée le Premier ministre Ahmed Ouyahia, il y a quelques semaines (n° 2246).
Être plus proche de nos lecteurs algériens fait partie de nos ambitions premières. Mais nous souhaitons également faire mieux connaître ce pays hors de ses frontières. Parce que l’Algérie, ce n’est pas uniquement le terrorisme ou le chômage, Bouteflika et consorts. Et parce qu’elle ne se résume pas non plus à Alger, cette capitale si différente du reste du territoire.
C’est un pari difficile que nous relevons. Notre devise, « Le devoir d’informer, la liberté d’écrire », prendra tout son sens si nous réussissons.

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