Les touristes mal éduqués
La pression du tourisme se fait aussi sentir sur les ressources en eau, en particulier au Maroc, en Tunisie et en Égypte. Un touriste étranger demande 800 à 900 litres d’eau par jour pour ses différents besoins, alors que l’habitant du bidonville va consommer 10 à 20 litres à la borne-fontaine, et l’habitant plus aisé 100 à 150 litres. À Tozeur ou à Marrakech, ce sont les hôtels et les complexes touristiques qui mobilisent l’essentiel de la ressource en eau. À Djerba, les terres agricoles et les jardins ont reculé devant la pression immobilière due aux infrastructures touristiques, si bien que l’île produit maintenant moins de 10 % de ses besoins alimentaires. Dans un pays tropical, un parcours de golf engloutit 1,5 tonne de pesticides et d’engrais par an et utilise autant d’eau que soixante mille habitants d’une zone rurale pour leurs besoins domestiques. La promotion d’un tourisme durable – ou écotourisme – se développe, de façon encore marginale et avec des résultats mitigés. Mais la résolution du casse-tête de l’eau des villes africaines passe aussi par une éducation des touristes de passage à un mode de vie plus économe et plus respectueux.
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