Les puissances économiques de demain

Publié le 6 février 2004 Lecture : 2 minutes.

Dans une étude prospective destinée à sa clientèle de banquiers et d’investisseurs, Goldman Sachs, le cabinet américain de conseil financier, a analysé l’évolution des puissances économiques sur un siècle, entre 1950 et 2050(*). Son objectif est double : montrer où il faudrait placer ses capitaux dans les années à venir, et indiquer, en tirant les leçons du passé, comment les nations deviennent plus riches. La réponse est claire : il n’y a pas de recette miracle, mais une combinaison de « recettes positives ».
Le Japon, l’Allemagne et la Corée du Sud figurent aujourd’hui parmi les grandes nations industrialisées. Elles étaient, il y a trente ou cinquante ans, des pays en voie de développement à peine émergents. Le Japon, par exemple, comptait parmi les premiers emprunteurs de la Banque mondiale au début des années 1950. Sa croissance économique a atteint en moyenne un taux de 10 % entre 1960 et 1970, 5 % entre 1970 et 1980, 4 % entre 1980 et 1990 et 2 % entre 1990 et 2000. Si la performance économique décline, c’est parce qu’elle est relative : plus la base de départ est faible, plus le taux est élevé. Mais, selon les observations de Goldman Sachs, il y a quatre conditions permanentes.
La croissance économique ayant horreur de l’incertitude, les deux premiers préalables sont l’instauration d’une politique macroéconomique stable et la mise en place d’institutions solides et puissantes. Ce qui ne veut pas dire que les mêmes hommes doivent rester éternellement au gouvernail. Ces deux préalables permettent de rassurer les investisseurs, de maîtriser les finances publiques, de minimiser le taux d’inflation et d’éviter les dérapages monétaires. En outre, les autorités doivent doter le pays d’un système éducatif de haut niveau et ouvrir l’économie aux investisseurs étrangers de manière à intégrer le commerce international.
Selon les auteurs de l’étude, ces quatre conditions sine qua non vont permettre à quatre pays émergents de figurer, d’ici à 2050, parmi les dix premières puissances économiques mondiales. Fondé sur le bon sens, le modèle économétrique de croissance n’exclut bien évidemment pas une certaine part d’incertitude. Mais sauf catastrophe naturelle ou retournement violent de la situation, le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine (le groupe BRIC) devraient, grâce à leur potentiel économique et démographique, surpasser en 2039 le groupe actuel des Six (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France et Italie). Leur Produit intérieur brut cumulé pourrait atteindre 44 000 milliards de dollars constants (base 2003), contre 43 000 milliards pour le G6. Avec un taux de croissance annuel deux fois supérieur à celui des États-Unis, la Chine passerait du sixième rang en 2003 au premier rang en 2041 avec un PIB de 28 000 milliards de dollars, vingt fois le niveau actuel…

* Dreaming with BRICs : The Path to 2050, Dominic Wilson et Roopa Purushothaman, Global Economic Paper, Goldman Sachs, New York, 24 pages.

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