La société civile, un acteur de demain

Publié le 10 février 2004 Lecture : 2 minutes.

« Ressource indispensable à l’homme, l’eau est devenue l’un des grands enjeux du XXIe siècle. Sur ce plan, l’Afrique partage avec les autres continents des problèmes communs. En matière d’offre d’abord. Abondance ici, en Afrique centrale notamment. Rareté, voire déficit ailleurs, dans des régions comme le Sahel, la Corne de l’Afrique, le Maghreb et l’Afrique du Sud. Quand la ressource est rare et que plusieurs pays partagent le même bassin fluvial ou les mêmes nappes phréatiques, c’est la compétition pour le contrôle de la ressource. L’Afrique n’y échappe pas. Les États africains situés sur l’amont d’un bassin profitent de leur position avantageuse pour accaparer le précieux liquide. Pour preuve, les conflits récurrents entre le Soudan et l’Éthiopie, entre la Libye et ses voisins, le Tchad, l’Égypte, le Niger et le Soudan, entre la Mauritanie et le Sénégal.
L’Afrique n’échappe pas non plus aux problèmes de pollution. Certes, dans nombre de pays, le sous-développement de l’industrie limite les risques de pollution, mais ils existent. Le continent africain connaît aussi des gaspillages, dus souvent à des systèmes d’irrigation vétustes ou mal entretenus. Mais c’est en matière d’accès à l’eau potable, où elle accuse un grand retard, que l’Afrique se différencie. Environ 20 litres par jour et par habitant. Un taux moyen assez modeste, qui peut tomber encore plus bas dans certaines zones.

Face aux enjeux que pose l’eau, outre le peu de moyens financiers, ce qui distingue l’Afrique du reste du monde, c’est la faiblesse des organisations de défense des consommateurs et le manque de sensibilisation de la société civile aux questions écologiques. Ce sont, en effet, les lobbies et les organisations de consommateurs qui, ailleurs, obligent les gouvernements et la communauté internationale à trouver des solutions aux problèmes. En Afrique, l’émergence de tels groupes de pression est récente, et leurs actions timides, même s’ils se structurent progressivement. On en a vu l’indice lors des Rencontres africaines sur l’eau, qui ont réuni, en octobre 2003 à Ouagadougou (Burkina Faso), des associations africaines et leurs partenaires internationaux. Le rôle de la société civile y a fait l’objet d’un atelier spécial, à l’initiative de Green Cross Burkina Faso, une ONG impliquée dans la défense et la protection de l’environnement. Questions abordées : l’implication de la société civile dans les mécanismes nationaux, régionaux et africains relatifs à l’eau, la gestion transfrontalière des bassins partagés et les enjeux de la coopération décentralisée…

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Début octobre 2003, lors d’une autre rencontre sur l’eau à Nairobi (Kenya), les associations présentes se sont donné pour mission la création d’un Réseau africain des organisations de la société civile pour l’eau (« African Civil Society Network on Water », ANEW). Il s’agira, pour le réseau, d’imposer ses thématiques dans les différentes initiatives africaines comme le Nepad, le Conseil des ministres africains sur l’eau (AMCOW) ou le Groupe de travail africain sur l’eau (« African Water Task Force », AWTF), dont l’objet est de défendre les intérêts communs des pays africains dans les sommets internationaux.

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