Guinée : le coût d’un coup
Au-delà des questions de principe, les conséquences économiques engendrées par les coups d’État sur le long terme sont tout sauf négligeables. Quels que soient les enthousiasmes immédiats.
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Joël Té-Léssia Assoko
Joël Té-Léssia Assoko est journaliste spécialisé en économie et finance à Jeune Afrique.
Publié le 16 septembre 2021 Lecture : 4 minutes.
Des spécialistes des relations internationales aux analystes politiques en passant par les conseillers en sécurité, divers acrobates tentent depuis le 5 septembre d’expliquer le putsch de Conakry, sans pour autant le justifier. Judd Devermont, directeur du programme Afrique du Centre d’études stratégiques et internationales, à Washington, cite par exemple une étude d’opinion de 2017 montrant une large opposition des Guinéens (82%) au fameux « troisième mandat », ainsi qu’une hausse de la perception du niveau de corruption.
Sur le court terme, les populations pauvres en profitent, tandis que les plus riches sont sous pression
À elle seule, l’analyse économique apporte des résultats « ambigus » quant aux rapports de causalité entre instabilité politique et croissance économique sur le court terme. Dans un très influent article de recherche déployant un luxe d’outils économétriques, les économistes américains John Londregan et Keith Poole concluaient, en 1990, que « contrairement à l’influence marquée des performances économiques sur la probabilité d’occurrence d’un coup d’État, ceux qui sont survenus dans un passé récent n’ont aucun effet systématique sur le taux de croissance des revenus ».
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